La course aux élections générales en Centrafrique a officiellement débuté ce samedi 13 décembre. Pendant deux semaines, les candidats aux scrutins présidentiel, législatifs, régionaux et municipaux auront pour mission de rallier les plus de deux millions d'électeurs. L'attention se porte principalement sur la présidentielle, avec sept candidats en lice pour la magistrature suprême.

Touadéra et Dologuélé ouvrent le bal

Le président sortant, Faustin-Archange Touadéra, candidat à sa propre succession sous la bannière du Mouvement cœurs unis (MCU), et son principal rival, le chef de file de l’opposition, Anicet-Georges Dologuélé, ont lancé leurs campagnes dès les premières heures.

Le pari de la continuité et du quotidien pour Touadéra

Après une escale à Sibut, à 185 km au nord de la capitale, Faustin-Archange Touadéra a tenu un grand meeting au stade Barthélemy-Boganda de Bangui. Le stade était bondé de partisans enthousiastes vêtus de bleu et de blanc (les couleurs du MCU).

Le chef de l'État sortant a centré son discours sur les préoccupations majeures des

Centrafricains :

1. La paix et la sécurité.
2. L’emploi et le coût de la vie.
3. L’accès aux services sociaux de base.

Il a affirmé son engagement à "poursuivre ce que nous avons entrepris ensemble pour hisser notre pays encore plus haut". Il a également insisté sur l'importance de l'unité nationale :

« Nous avons les capacités de transformer notre destin. Nous pouvons réussir si nous avançons ensemble avec discipline, union et sens de la communauté nationale. L'avenir de la République centrafricaine n'appartient pas à un homme ni à un camp, il appartient à tout un peuple. »

Dologuélé mise sur la proximité et la rupture

De son côté, Anicet-Georges Dologuélé, président de l'Union pour le renouveau centrafricain (Urca), a opté pour une stratégie de proximité en organisant une grande marche à travers Bangui.

Lors d'une allocution à l’école Ama, le chef de l’opposition a présenté les grands axes de son programme, axé sur le changement :

1. Lutte contre l'extrême pauvreté grâce à des "projets très précis et concrets".
2. Réconciliation entre les Centrafricains, les institutions et l'administration.
3. Construction d'infrastructures pour attirer le secteur privé.

Il s'est positionné comme l'homme capable de redresser le pays.

D'autres acteurs majeurs dans la course

Un autre candidat de poids, l’ancien Premier ministre Henri-Marie Dondra (parti Unité républicaine - Unir), a tenu son premier rassemblement dans le deuxième arrondissement de Bangui. Son programme met l'accent sur :

1. La solidarité nationale.
2. Le rétablissement de l’État de droit.
3. La lutte contre l’impunité.

Les thèmes de la gouvernance, de la paix et du développement sont d'ores et déjà au cœur du débat public. La campagne électorale se terminera le 26 décembre prochain, juste avant le scrutin.