Un incident aérien majeur a déclenché une nouvelle vague de tensions entre le Nigeria et l'Alliance des États du Sahel (AES). Lundi 8 décembre 2025, un avion de transport militaire C-130 de l'Armée de l'Air nigériane (NAF) a été intercepté par le Burkina Faso, forcé d'atterrir à Bobo-Dioulasso, puis saisi.

Onze militaires nigérians se trouvent actuellement en détention, accusés par l'AES de violation de souveraineté.

🇧🇫 La Version de l'AES : Interception et Détention

L'Alliance des États du Sahel – regroupant le Burkina Faso, le Niger et le Mali – a été la première à révéler l'événement, qualifiant l'action du Nigeria d'acte hostile.

1. Les Faits : L'avion a été « forcé d'atterrir » après avoir été intercepté dans l'espace aérien burkinabè. L'équipage aurait signalé une « in-flight emergency situation » (situation d'urgence en vol) avant l'atterrissage.
2. Bilan Humain et Matériel : Le Burkina Faso a saisi l'appareil et pris en garde à vue les onze (11) militaires à bord (deux membres d'équipage et neuf passagers).
3. Accusation : L'enquête burkinabè aurait établi l'absence totale d'autorisation de survol. L'AES a émis une ferme condamnation de cette violation présumée de l'espace aérien.

🇳🇬 L'Explication du Nigeria : Déroutement d'Urgence

En réaction aux accusations de l'AES, Abuja a publié un communiqué le mardi matin pour fournir son propre récit, insistant sur le caractère non-opérationnel du vol.

« Le C-130 n’était pas engagé dans une mission opérationnelle régionale, mais effectuait un simple convoyage vers le Portugal. »

L'Armée de l'Air nigériane affirme que l'atterrissage à Bobo-Dioulasso n'était pas intentionnel, mais la conséquence directe d'une procédure d'urgence :

1. Un problème technique a été détecté en vol.
2. L'équipage a appliqué les règles internationales de l'aviation, qui exigent de se dérouter vers l'aéroport le plus proche — en l'occurrence, celui de Bobo-Dioulasso — pour un atterrissage de précaution.

🚨 Conséquences : Alerte Maximum et Menace de Neutralisation

Cet incident a immédiatement accentué les tensions entre le Nigeria (acteur majeur de la CEDEAO) et les régimes militaires sahéliens. L'AES a réagi de manière spectaculaire en annonçant un renforcement radical de sa sécurité aérienne.

1. Alerte Maximale : Les systèmes de défense et anti-aériens des trois États membres (Burkina Faso, Niger, Mali) ont été placés au niveau d'alerte le plus élevé.
2. Règles d'Engagement : Les forces de défense ont reçu l'autorisation de neutraliser tout aéronef qui violerait l'espace aérien confédéral à l'avenir, conformément à une déclaration commune des Chefs d'État datée du 22 décembre 2024.

L'escalade place la région dans une position diplomatique extrêmement délicate, où la détention des onze militaires nigérians et la saisie de l'appareil pourraient servir de point de friction majeur.