Au Mali, la crise énergétique s’intensifie
Depuis début septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a multiplié les actions de blocage des routes, menaçant même d’interdire l’importation de carburant vers la capitale, Bamako.
Les populations du centre du pays, notamment à Mopti et Bandiagara, en subissent les conséquences. Sur place, l’électricité est coupée depuis plus de dix jours.
À Mopti, les habitants n’ont plus accès à l’électricité depuis près de deux semaines. Une situation inédite pour la troisième ville la plus peuplée du Mali, qui comptait 330 000 habitants en 2024. Cette crise énergétique résulte de la rareté du carburant nécessaire à la production d’électricité.
« Depuis le 7 octobre, il n’y a plus d’électricité à Mopti. Chaque soir, la population vit dans l’inquiétude. Pendant ce temps, un litre de carburant se vend entre 2 000 et 3 000 francs CFA », explique Papa Kanda Kelly, journaliste à Mopti.
Il explique qu’avant cette crise, la ville bénéficiait d’environ dix heures d’électricité par jour. Aujourd’hui, beaucoup de personnes sont au chômage. La radio locale ne fonctionne plus, et l’utilisation de groupes électrogènes devient très coûteuse. « C’est difficile d’exercer notre métier dans ces conditions », déplore-t-il.
La ville voisine de Bandiagara, à environ 100 kilomètres, subit le même sort. « Nous sommes sans électricité depuis plus de dix jours.
En ville, certains motocyclistes parviennent encore à se procurer du carburant, mais l’approvisionnement reste irrégulier et les prix fluctuants. Du côté énergétique, on peine à être approvisionné. Ce qui plonge la ville totalement dans le noir », précise Hamadou Haïdara, secrétaire général du conseil régional de la jeunesse de Bandiagara.
Face à cette crise, le gouvernement de transition a réuni le 14 octobre un comité interministériel de gestion des crises et catastrophes. Il a annoncé la mise en place de moyens pour surveiller la distribution de carburant, sécuriser les convois et garantir les travaux dits « critiques » liés aux hydrocarbures.
Les autorités maliennes souhaitent également conclure des accords diplomatiques avec les ports maritimes d’où proviennent les hydrocarbures, sans préciser lesquels.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion