La ville d'Uvira, en République démocratique du Congo (RDC), est confrontée à une crise humanitaire aigüe suite à l'entrée de la rébellion AFC/M23. La situation est rendue particulièrement difficile par la fermeture de la principale frontière avec le Burundi, à Gatumba, depuis mardi.

📉 Fuites massives et accès à l'aide entravé

Cette escalade des combats dans la plaine de la Ruzizi et à Uvira a provoqué un déplacement massif de population. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) rapporte que plus de 40 000 Congolais ont fui vers le Burundi ces derniers jours.

La fermeture de la frontière complique considérablement les mouvements de population et, surtout, l'acheminement de l'aide humanitaire dans cette zone déjà volatile.

🚣‍♀️ Des itinéraires de fuite périlleux

Valeria Caccavo, responsable du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour le Sud-Kivu, a décrit à RFI des itinéraires d'évasion de plus en plus dangereux pour les civils.

« Du fait que la frontière, au niveau de Gatumba est fermée, il y a des personnes qui descendent vers le sud de la province du Sud-Kivu, donc vers le littoral où ils tentent de prendre la voie du Lac et de traverser dans des embarcations pour arriver de l’autre côté, vers le Burundi. C’est difficile, à ce stade d’avoir des précisions par rapport aux chiffres. »

⚕️ La réponse d'urgence du CICR est un « défi majeur »

Le CICR s'efforce d'organiser une réponse d'urgence malgré les obstacles logistiques. Valeria Caccavo détaille les efforts en cours :

1. Acheminement de matériel : Tentatives d'envoyer des médicaments et du matériel essentiel par diverses voies.
2. Renfort médical : Mobilisation d'une équipe chirurgicale mobile pour appuyer l'hôpital général et prendre en charge les blessés.

Cependant, l'accès demeure le principal goulot d'étranglement. Elle insiste sur la difficulté de la tâche :

« Évidemment qu'avec les conditions actuelles d'accès, nous cherchons encore une manière de faire un tri des médicaments essentiels pour la réponse d’urgence à Uvira. Cela reste un défi majeur », conclut-elle.