À l'approche du seuil symbolique des 1 000 jours de conflit, le Soudan s'enfonce dans une détresse absolue. Depuis l’éclatement des combats en avril 2023 entre l'armée régulière du général al-Bourhan et les Forces de soutien rapide (FSR) de "Hemetti", le pays n'est plus qu'un champ de ruines où le droit international humanitaire est bafoué quotidiennement.

Un secteur médical dévasté et pris pour cible

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d'alarme : le Soudan détient aujourd'hui le triste record mondial du taux de mortalité lié aux attaques contre les infrastructures de santé. Les hôpitaux ne sont plus des sanctuaires, mais des cibles.

1. Destruction systématique : Bombardements de structures médicales.
2. Personnel en danger : Les soignants sont directement visés ou travaillent sans salaire.
3. Pénuries totales : Manque de médicaments essentiels, d'équipements et de carburant pour les générateurs.

Le retour des épidémies et le péril de la faim

Autrefois considéré comme le futur grenier de l'Afrique, le Soudan subit aujourd'hui une crise alimentaire sans précédent.

1. La famine menace : 21 millions de personnes sont en insécurité alimentaire aiguë. En 2025, l'OMS estime que 800 000 enfants souffriront de malnutrition aiguë sévère.
2. Recul vaccinal historique : Les taux de vaccination sont tombés à leur niveau le plus bas depuis 40 ans. Conséquence directe : la réapparition de la polio, de la rougeole et de la diphtérie.
3. Climat hostile : Les conditions environnementales favorisent l'explosion des cas de paludisme et de dengue.

Un pays fracturé, une aide entravée

La situation sanitaire varie selon la géographie du chaos :

1. À l'Est : Les structures saturent sous le poids des déplacés internes.
2. À l'Ouest (Darfour, Kordofan) : L'insécurité totale rend l'accès aux soins quasi impossible.
3. Au Centre (Khartoum, Al-Jazira) : Des zones dévastées où l'accès humanitaire reste sporadique et risqué.

"Le système est au bord de l'effondrement", prévient Shible Sahbani, représentant de l'OMS. Malgré l'envoi de 3 000 tonnes de fournitures médicales, les besoins restent abyssaux face à l'ampleur du désastre.

L'urgence d'une reconstruction immédiate

Pour les acteurs humanitaires, il ne s'agit plus seulement de distribuer de l'aide d'urgence, mais de tenter de maintenir en vie un système exsangue pour préparer l'avenir. Sans un renforcement immédiat des capacités de santé et une protection du personnel médical, le Soudan risque de ne jamais se relever de cette décennie perdue.