Abidjan : Williamsville, un caveau familial squatté par des sans-abri
C’est une affaire qui soulève une vague d’indignation à Abidjan. Un caveau familial, censé être la demeure éternelle de défunts, a été transformé en squat et en atelier de couture. Le plus choquant ? Le gardien, payé par la famille, serait le cerveau de ce business macabre.
Ce qui devait être une visite de recueillement et d'entretien routinier s'est transformé en un véritable film de série B pour une famille abidjanaise. En arrivant sur leur concession, ces derniers ont découvert que leur caveau n'était plus le sanctuaire de leurs ancêtres, mais un studio habité.
Sur place, la scène est surréaliste. Des vêtements suspendus, des nattes de couchage, des ustensiles de cuisine et, comble du sacrilège, un atelier de couture opérationnel. Des sans-abri avaient pris possession des lieux, y menant leur vie quotidienne au mépris total de la sacralité des morts.
Selon les témoignages recueillis, ce n'est pas par effraction que ces individus se sont installés. Ils auraient bénéficié d'une "autorisation" très particulière.
L'enquête révèle un aspect sordide de la gestion informelle du cimetière. La famille versait régulièrement de l'argent à un gardien pour veiller sur la concession. Mais au lieu de protéger la mémoire des défunts, l'homme aurait transformé le caveau en bien locatif.
Profitant de l'absence prolongée des propriétaires, il aurait perçu des loyers de la part de ces squatters, transformant un lieu de deuil en une source de revenus illicites. Une double trahison pour la famille qui payait pour une sécurité qui, en réalité, organisait la profanation.
Cette affaire remet sous les projecteurs la situation chaotique du cimetière de Williamsville. Malgré sa fermeture officielle et les multiples opérations de déguerpissement menées par le District Autonome d'Abidjan, le site semble échapper au contrôle des autorités. Entre insécurité grandissante et profanations récurrentes, la question de la gestion des cimetières dans la capitale économique est plus que jamais posée.
Le gardien et les squatters devront répondre de leurs actes devant les autorités compétentes. Mais pour la famille, le traumatisme est profond : celui d'avoir vu l'intimité de leurs morts violée par ceux-là mêmes qui étaient payés pour les protéger.
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