L'ancien président du Brésil, Jair Bolsonaro, a été placé en détention provisoire ce samedi après avoir attaqué son bracelet électronique avec un fer à soude.

Assigné à résidence depuis août, cette action est interprétée par le juge en charge du dossier comme une tentative d'évasion de l'ex-dirigeant d'extrême droite.

⛓️ De la résidence surveillée à la prison

Condamné en septembre à 27 ans de prison pour une tentative de coup d'État visant à empêcher l'accession au pouvoir de son rival, Luiz Inacio Lula da Silva, l'ancien président (2019-2022) était sous surveillance électronique dans le cadre d'une enquête pour obstruction à son procès.

Selon le juge Alexandre de Moraes, l'incident a eu lieu peu après minuit. Le magistrat a ordonné la détention provisoire – et non l'exécution de la peine – en invoquant un « risque élevé de fuite ». Cette tentative d'évasion aurait pu coïncider avec une manifestation prévue par ses partisans près de sa résidence à Brasilia, offrant ainsi une opportunité de fuir vers une ambassade proche, notamment celle des États-Unis.

🔌 Un fer à souder par « curiosité »

Conduit à la police fédérale, l'ancien dirigeant, âgé de 70 ans, a reconnu les faits dans une vidéo réalisée par les autorités. Interrogé sur les traces de brûlure visibles sur le boîtier à sa cheville, Bolsonaro a confirmé avoir utilisé un « fer à souder », ajoutant de manière décontractée que c'était par simple « curiosité ».

📢 Soutien de Trump et inquiétude de la défense

Cet événement a suscité des réactions internationales, notamment de la part de son allié, l'ancien président américain Donald Trump, qui a jugé la nouvelle de cette détention « vraiment mauvaise ». En outre, Trump avait dénoncé une « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro, imposant par le passé une surtaxe punitive au Brésil, avant de l'alléger suite à une rencontre avec Lula.

La défense de l'ex-président, qui tente toujours de faire appel de sa condamnation, a annoncé qu'elle ferait appel de cette nouvelle détention provisoire. Les avocats ont soulevé des inquiétudes quant à la santé de Bolsonaro, qui souffre des séquelles d'un coup de couteau reçu en 2018.

Le fils aîné de l'ancien président, le sénateur Flavio Bolsonaro, a vivement critiqué le juge Moraes sur les réseaux sociaux, déclarant : « Si mon père meurt là-dedans, ce sera de ta faute. »