Rafah : Le passage vers l'Égypte restera fermé « jusqu’à nouvel ordre », maintient Israël
Le gouvernement israélien a annoncé, le samedi 18 octobre, que la réouverture du point de passage de Rafah, qui relie la bande de Gaza à l’Égypte, est suspendue pour une durée indéterminée.
Cette décision, qui entrave gravement l'effort humanitaire, intervient au moment où les organisations internationales intensifient leurs appels à la réouverture de cette voie, essentielle pour l'acheminement de l'aide vitale.
Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a clairement indiqué que la réouverture du passage serait conditionnée à la conduite du Hamas : elle sera « envisagée en fonction de la manière dont le Hamas s’acquittera de ses obligations en matière de restitution des otages et des corps des défunts, et de mise en œuvre du cadre convenu ».
« Toutes les familles des otages ont été informées et nous sommes de tout cœur avec elles en cette heure difficile. Les efforts pour retrouver nos otages se poursuivent et ne cesseront qu'avec la libération du dernier otage », a précisé le communiqué.
Situé à la frontière entre Gaza et le Sinaï égyptien, le passage de Rafah constitue l’unique accès vers l’extérieur qui ne soit pas sous le contrôle direct d’Israël. Sa fermeture prolonge un blocus déjà sévère, plongeant les 2,3 millions de Gazaouis, majoritairement dépendants de l'aide extérieure pour survivre, dans une crise humanitaire des plus aiguës.
Les agences des Nations unies et diverses ONG internationales rappellent que l'impossibilité de faire entrer depuis l’Égypte des vivres, des médicaments et du carburant aggrave dramatiquement les pénuries dans les hôpitaux et les camps de déplacés.
Les responsables égyptiens ont souligné que la fermeture émane du contrôle israélien sur la partie gazaouie du poste-frontière, le côté Sinaï étant, selon eux, maintenu ouvert. « C’est Israël qui détient la clé du point de passage de Rafah », ont-ils affirmé.
Cette prise de position israélienne pourrait exacerber les tensions diplomatiques régionales. L’Égypte, prudente quant à l’éventuel afflux de blessés et de réfugiés, cherche à éviter que son territoire ne devienne une zone de transit désorganisée.
Israël assume pleinement la fermeture, qu’il instrumentalise en la liant à la libération des otages. Le gouvernement Netanyahou se montre inflexible, indiquant qu'il ne rouvrira Rafah qu'en échange de « progrès tangibles » dans les négociations.
Prise en étau entre les impératifs de sécurité d’Israël et l’urgence humanitaire, la population civile de Gaza reste prisonnière. Le sort du passage de Rafah symbolise la complexité dévastatrice du conflit et le coût humain exorbitant qu’il impose aux non-combattants.
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