Quelques semaines après l’ouverture très médiatisée de leur procès à Libreville, le verdict est désormais connu. L’ancienne Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Noureddin Bongo Valentin ont été condamnés par contumace à 20 ans de réclusion criminelle pour détournement de fonds publics, au terme d’un jugement rendu par la Cour criminelle spécialisée de Libreville.

Une condamnation historique

Ce verdict marque un tournant majeur dans l’histoire judiciaire du Gabon. La Cour a jugé que les deux accusés avaient mis en place un système de captation de l’argent public au profit d’intérêts privés, entraînant des pertes financières considérables pour l’État.

Sylvia Bongo a été reconnue coupable de recel et détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, usurpation de fonds et instigation au faux.

Son fils Noureddin, ancien coordinateur général des affaires présidentielles, a été déclaré coupable de détournement de deniers publics, concussion, usurpation de titres et fonctions, blanchiment aggravé et association de malfaiteurs.

De lourdes sanctions financières

En plus des peines de prison, le tribunal a infligé une amende de 100 millions de francs CFA (environ 152 000 euros) à chacun des deux condamnés.

Ils devront également verser à l’État gabonais plus de 1 201 milliards de francs CFA (près de 1,83 milliard d’euros) pour préjudice financier, ainsi que 1 000 milliards de francs CFA (1,52 milliard d’euros) pour préjudice moral.

Un procès par contumace

Ni Sylvia ni Noureddin Bongo n’étaient présents à l’audience. Les deux résideraient actuellement à Londres et leurs avocats n’ont pas pris part au procès.

Cette condamnation par contumace laisse planer des incertitudes quant à la mise en œuvre concrète de la peine, mais traduit la ferme volonté des nouvelles autorités gabonaises issues du coup d’État du 30 août 2023 de rompre avec les pratiques de l’ancien régime.