Octobre Rose : Les chiffres alarmants du cancer soulignent l'urgence du dépistage en Côte d'Ivoire
À l'occasion d'Octobre Rose, une conférence de presse s'est tenue à Abidjan Cocody sous le thème « Octobre Rose : la prévention et la prise en charge du cancer du sein et du col de l'utérus ». Cet événement, coorganisé par le Réseau des professionnels des médias africains pour la promotion de la santé et de l'environnement (REMAPSEN), a révélé des chiffres alarmants sur les cancers féminins en Côte d'Ivoire.
En 2022, le pays a malheureusement enregistré 3 800 cas de cancer du sein, entraînant 2 092 décès, ainsi que 2 300 cas de cancer du col de l'utérus, causant 1 400 décès. Ces chiffres ont été communiqués par la Dr Dolores Anoh-N'diaye, responsable communication du Programme national de lutte contre le cancer (PNLCa).
La Dr Anoh-N'diaye a rappelé la distinction et les moyens de prévention propres à chaque pathologie. Le cancer du col de l'utérus est principalement causé par le papillomavirus humain (HPV) et peut être prévenu par la vaccination gratuite pour les filles de 9 ans, une mesure déjà mise en œuvre en Côte d'Ivoire. Le dépistage de ce cancer se fait par un frottis cervico-utérin régulier.
Quant au cancer du sein, il est dépisté par des examens d'imagerie (mammographie) recommandés généralement autour de 45 ans, à réaliser tous les deux ans. Les facteurs de risque incluent l'hérédité, les facteurs hormonaux (puberté précoce ou ménopause tardive), ainsi que la sédentarité, l'obésité, le stress, le tabac, l'alcool et une mauvaise alimentation.
La spécialiste a insisté sur l'importance de l'auto-examen et de la reconnaissance des signes d'alerte, tels qu'une nouvelle masse (boule), une peau d'orange, le retroussement du mamelon, ou un écoulement anormal (lait ou sang) du mamelon. Elle a vivement conseillé aux femmes de se diriger vers un centre de santé dès l'apparition de ces signes pour une prise en charge clinique précoce.
Les efforts du pays incluent la centralisation du traitement de ces deux cancers au Centre national d'oncologie médicale et de radiothérapie Alassane Ouattara d'Abidjan Cocody.
Le secrétaire général de la Coalition des ONG de lutte contre le cancer (COLCC), Hervé Aka, a complété ces conseils en exhortant les femmes à adopter des mesures préventives, notamment en évitant l'automédication et les pratiques communautaires néfastes (comme les douches vaginales répétées avec des produits corrosifs), et en pratiquant une activité physique.
M. Aka a conclu par un plaidoyer, soulignant que malgré le fardeau financier, physique et psychologique du cancer, celui-ci peut se guérir. Il a appelé les personnes de bonne volonté et les gouvernants à accorder une attention et un soutien accrus pour la prise en charge des malades, afin de faciliter l'accès aux traitements essentiels tels que la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie.
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