Le Combat Acharné Contre le Trafic d'Espèces Sauvages Protégées en Côte d'Ivoire
Le trafic d'espèces sauvages représente une menace grave et organisée en Côte d'Ivoire, transformant le pays en une plaque tournante pour des produits destinés aux marchés mondiaux.
🛍️ Les Espèces et Produits Ciblés
Les trafiquants ivoiriens convoitent principalement plusieurs types de produits fauniques, souvent pour satisfaire une demande internationale, notamment en Asie et au Moyen-Orient :
- Produits Bruts : Les écailles de pangolins, l'ivoire (utilisé pour des objets de collection ou de luxe), et les peaux de panthères sont les marchandises les plus prisées.
- Animaux Vivants : Le chimpanzé et divers perroquets sont recherchés comme animaux de compagnie.
- Utilisations Spécifiques : Certains produits sont écoulés pour leurs prétendues vertus médicinales ou comme ingrédients de luxe. L'éléphant, par exemple, est ciblé pour son ivoire, sa peau, et même ses poils qui sont tressés dans des bijoux.
🌍 La Côte d'Ivoire : Marché Local et Zone de Transit
Le pays joue un double rôle critique dans le commerce illicite :
- Marché Local : Une partie des produits, notamment l'ivoire, alimente l'artisanat local.
- Zone de Transit (Hub Régional) : Le pays est une étape majeure pour l'exportation vers l'Asie. Les produits saisis proviennent non seulement des pays limitrophes comme le Burkina Faso, le Libéria et le Ghana, mais aussi d'Afrique Centrale (Cameroun, Gabon), démontrant l'existence de réseaux transnationaux bien établis. Ces réseaux gèrent l'échange en petites quantités sur le territoire et en grosses quantités pour l'exportation.
📈 Bilan des Saisies
L'ONG EAGLE-Côte d'Ivoire a joué un rôle clé depuis 2017 en assistant les autorités dans l'interpellation d'une centaine de trafiquants et la saisie d'importantes quantités de marchandises :
- Écailles de Pangolins : 4 015 kg
- Ivoire : 940 kg d'ivoire brut, 300 objets sculptés, 8 pointes polies
- Félins : 11 peaux de panthères et 2 peaux de lion
- Primates : 3 bébés chimpanzés vivants
🚨 La Fragilité de la Répression et la Criminalité Organisée
Selon Eric Tah du Réseau EAGLE, la lutte est rendue difficile par un manque de reconnaissance de la gravité de ces crimes. Les trafiquants ne sont pas suffisamment perçus comme une menace pour la société et échappent souvent à des peines de prison assez sévères.
Un Marché Mondial de Quatrième Rang
Le trafic d'espèces sauvages est une activité de criminalité transnationale organisée qui partage des méthodes, des itinéraires, et même des réseaux avec d'autres trafics illicites majeurs (drogue, armes).
- Corrélation : L'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) confirme le lien avec le trafic de drogue et d'armes. Les mêmes organisations criminelles utilisent des sociétés écran et des fraudes similaires pour acheminer divers produits illégaux.
- Poids Économique : Ce trafic est considéré comme le quatrième marché illégal mondial, après la drogue, les armes, et les êtres humains, générant entre 7 et 23 milliards de francs CFA selon l'ONU.
Appel à l'Application Stricte de la Loi
Pour contrer cette criminalité, l'ONG EAGLE-Côte d'Ivoire insiste sur l'application rigoureuse de la loi nᵒ 2024-364 du 11 juin 2024 relative à la gestion de la faune. Cette législation prévoit :
- Condamnations : 6 mois à 20 ans de prison.
- Amendes : 500 000 à 20 millions de francs CFA.
L'ONG met en garde contre le fait que la non-application de cette loi crée un terrain fertile pour les trafiquants internationaux et pourrait entraîner une augmentation des maux connexes tels que le trafic d'armes, de drogue et de personnes.
Auteur: Ivoirematin
Publié le: Mardi 02 Décembre 2025
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