Des élections législatives ont lieu ce mercredi 15 mars 2017 aux Pays-Bas. Un scrutin indécis, alors que l'économie affiche l'une des meilleures croissances de la zone euro, un faible taux de chômage et une inflation maîtrisée. Les Néerlandais pourraient être nombreux à accorder leur vote au mouvement d’extrême droite dirigé par Geert Wilders, le Parti pour la liberté (PVV), même si un dernier sondage mardi indiquait que son parti était en chute libre, dégringolant de la 2e à la 5e place.
Avec un déficit budgétaire annoncé cette année proche de zéro, et une croissance qui dépasse les 2 %, l’économie des Pays-Bas est l’une des plus compétitives de l’Union européenne. Pourtant, elle revient de très loin.
Il y a encore trois ans, les Pays-Bas étaient en récession et le chômage avoisinait la barre des 10 %. Mais depuis 2014, l’économie s’est rapidement redressée.
Le pays a remonté la pente grâce notamment à des réformes structurelles entreprises par le gouvernement, qui n'a pas eu peur d'imposer une cure d'austérité budgétaire.
Le taux de chômage en « trompe l'œil » avec des inégalités qui progressent
Parmi ces mesures : celle du marché du travail, radicalement libéralisé, a permis de diviser presque par deux le taux de chômage - qui avoisine aujourd’hui les 5,3 % et continue de reculer.
Le taux de chômage cache en fait une réalité moins flatteuse, à savoir la précarité des emplois, qui progresse, et le nombre des travailleurs pauvres, qui augmente. Un actif sur trois n’a pas n’a pas de CDI et un Néerlandais sur deux travaille à temps partiel.
« Accroissement des inégalités, notamment en faveur des 1 % les plus riches »
Selon Christophe Dembik, économiste à Saxo Bank, « sur le très long terme, on a un accroissement des inégalités aux Pays-Bas, notamment en faveur des 1 % les plus riches de la population ».
« Et c'est bien sûr un facteur qui va entraîner, au niveau des couches populaires, des couches éventuellement moyennes, un vote plus favorable au niveau des parti d'extrême droite et donc, du Parti pour la liberté », ajoute-t-il.
Autre facteur expliquant que la reprise n'a pas fait baisser l'extrême droite : « La vague d'immigration que connaissent les Pays-Bas comme d'autres pays européens, mais qui a été accentuée finalement par la crise des migrants », conclut M. Dembik.
Malgré un bilan économique plutôt satisfaisant, et les dernières indications des sondages annonçant un recul des intentions de vote en faveur de l'extrême-droite, le parti de M. Wilders garde l'espoir d'un très bon score aux élections législatives de ce mercredi 15 mars.
Source : Rfi.fr
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