L’éventualité d’un retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, acquitté par la CPI de crimes contre l'humanité, continue de susciter des réactions au sein de l'opinion politique nationale.
Parmi les nombreuses réactions qui continuent de pleuvoir après l’annonce, jeudi 28 mai dernier, de l’allègement des conditions de mise en liberté de Laurent Gbagbo, figure celle du spiritualiste Gbaï Bolou. Dans un entretien qu'il a accordé au confrère Le Jour plus ce mercredi, le guide réligieux conseille à l’ex-président ivoirien, la "repentance" avant d’envisager son retour en Côte d’Ivoire.
«Si aujourd’hui, Laurent Gbagbo ne fait pas sa repentance pour dire: ‘’Ivoiriennes, Ivoiriens, je vous présente toutes mes excuses’’, ce n’est pas bon. En tant que président autrefois, il doit dire: ‘’je présente toutes mes excuses pour ce qui est arrivé. Tous les crimes qui ont été commis, c’est en mon nom. Je demande pardon à toutes les familles’’. C’est ce qu’il doit dire », a conseillé le spiritualiste.
Avec Charles Blé Goudé, son ancien ministre de la jeunesse, l’ex-président ivoirien a été jugé puis acquitté des charges de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre pour des faits en relation avec la crise postélectorale de 2010-2011. Depuis le jeudi 28 mai 2020, les deux ivoiriens sont désormais autorisés à voyager librement dans l’un des 123 pays signataires du statut de Rome y compris la Côte d’Ivoire.
Mais pour le spiritualiste Gbaï Bolou, au risque de s’attirer la colère de Dieu, Gbagbo gagnerait à porter sur lui la responsabilité de toutes les atrocités commises lors de la crise de 2010-2011. Il devrait, selon lui, le faire avant de songer à revenir en Côte d'Ivoire.
« Tout cela pour dire que, s’il ne le fait pas, il ne doit pas rentrer en Côte d’Ivoire. Il doit rester là-bas », laisse-t-il entendre.
Puis de poursuivre : « S’il ne le fait pas et qu’il rentre, ses partisans qu’on connait déjà comme des gens teigneux, vont croire qu’il vient reprendre son fauteuil. Il a été président pendant 10 ans; qu’il permette à la Côte d’Ivoire de souffler. C’est ce que Dieu me dit de lui dire », a-t-il insisté.
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