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Société

Violente manifestation dans le Gontougo : Des manifestants paralysent et enflamment la ville de Koun-Fao

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De graves mouvements d’insurrection ont été enregistrés, le lundi 9 juillet 2018, dans la ville de Koun-Fao ; localité relevant de la région du Gontougo et située à environ 305 km au Nord-Est d’Abidjan. Jusqu’en milieu d’après-midi, la ville était encore paralysée et la voie menant à Bondoukou, bloquée, le lundi dernier 9 juillet 2018.

Sur l’artère principale, de nombreuses barricades ont été, en effet, érigées et des pneus brûlés par des manifestants en furie portant des bandeaux rouges. Dans l’enceinte de la préfecture, au nord de la ville où les insurgés ont convergé, plusieurs dégâts ont été enregistrés ; réduisant l’espace administratif en un véritable champ de bataille. A l’origine de ces mouvements d’humeur, la gestion de la forêt classée de la sous-préfecture de Tankessé. Des informations fournies par la Société de développement des forets (Sodefor), il ressort que depuis le courant de l’année 1924, bien avant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, la zone forestière allant de la sous-préfecture de Tankéssé (25 km d’Agnibilékrou) jusqu’à la préfecture de Transua, a été déclarée forêt classée par l’administration. Le tout pour une superficie avoisinant la dizaine de millier d’hectares.

Bien plus, la ville de Transua, érigée en département, serait elle-même située en forêt classée. De quoi rendre pantoises les populations de cette zone du Gontougo qui, visiblement, n’ont jamais su que cette zone avait été classée par l’Etat ivoirien. Aussi, durant de longues décennies et au fil des générations, ces populations, des agriculteurs pour la plupart, se sont-elles adonnées à leurs exploitations dans leurs plantations. Ainsi, dans la zone, des plantations d’igname, de cacao, d’hévéa, d’anacarde et autres cultures de rentes s’étendent à perte de vue. Les choses vont se gâter lorsque dans ces dernières semaines, la Sodefor entreprend de faire la délimitation de cette forêt classée qui date de 1924. Les planteurs de la zone sont, en effet, surpris de la présence des agents des eaux et forêts, traçant des layons dans les forêts qu’ils occupent depuis le temps de leurs aïeux. Pour ces populations, il n’y a pas de doute, le gouvernement veut les déguerpir de leurs plantations.

Les explications de la Sodefor

Selon le sous-lieutenant Soro Ouahodjangan Aimé, chef de l’unité de gestion forestière de la zone, si cette zone forestière a été effectivement classée dans le courant de l’année 1924, elle est suffisamment infiltrée et dégradée pour constituer une source de déguerpissement. En réalité, a-t-il expliqué, la délimitation engagée récemment par les agents de la Sodefor, vise à mieux cerner les contours de cette forêt classée. Et ce, en vue de recenser et d’exploiter les essences rares qui s’y trouvent encore. Le constat est qu’en effet, ces populations, dans la création de leurs plantations, détruisent ces essences rares au grand dam des exploitations forestières qui y ont acquis des périmètres d’exploitation. Pour tout dire, aucun projet de déguerpissement n’a été fait. Mais apparemment, cette explication des agents en charge des forêts, n’a pas trouvé un écho favorable auprès des populations. Encore moins, les séances de sensibilisation engagées par les autorités préfectorales. Aussi, ce lundi 9 juillet 2018, ces populations entreprennent de se faire entendre.

Aux environs de 8h déjà, des manifestants venus notamment de la sous-préfecture de Tankéssé et des villages et autres campements de Koun-Fao, prennent d’assaut la ville. Bandeaux rouges à la tête et le visage badigeonné de charbon, ils la paralysent, à travers des mouvements d’envergure assortis de cris hostiles à l’administration. Le commerce est fermé et l’axe international menant à Bondoukou est bloqué. Des diplomates de l’ambassade de France, de passage dans la zone, sont pris à partie et refoulés. Les militaires du bataillon de Bondoukou sont appelés en renfort. Après des parades bruyantes dans la ville, le long cortège des insurgés s’ébranle vers la préfecture. Sur place, toute la cour est saccagée, le bâtiment à l’intérieur duquel se trouvait Mme Kouamé Née Kouakou Karidja, la préfète, est vandalisé. Des projectiles sont libérés sur la toiture du bâtiment. Les manifestants tentent de forcer l’entrée de la porte principale du local. Il aura fallu toute la sérénité des gendarmes pour calmer les émeutiers. En définitive, les chefs de village des localités concernées, sont reçus par l’autorité préfectorale. Après de longues explications, le calme revient aux environs de 15h. La voie qui avait enregistré de longues files de véhicules est enfin libérée.

 
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