Le changement climatique fait peser une menace sans précédent sur l'agriculture mondiale. Selon une étude des Nations Unies publiée mercredi, plus de 90 % des pays dans le monde sont exposés à une baisse des rendements de leurs principales cultures vivrières d'ici la fin du siècle.

L'Organisation des Nations Unies (ONU) qualifie cette situation de « fléau mondial ». Son analyse, portant sur 19 000 régions et 176 pays, s'est concentrée sur six cultures de base essentielles à la sécurité alimentaire mondiale : le maïs, le riz, le blé, le soja, le manioc et le sorgho.

Des impacts dramatiques quel que soit le scénario

L'étude modélise l'impact futur en fonction de deux trajectoires d'émissions de gaz à effet de serre : un scénario optimiste (émissions limitées) et un scénario pessimiste (hausse continue). Dans les deux cas, les conclusions sont alarmantes :

1. Baisse de production : Pour chaque degré Celsius de réchauffement, la production mondiale annuelle cumulée de ces six cultures vivrières devrait diminuer de 4,4 % par rapport aux besoins actuels.
2. Régions vulnérables : Les pays aux économies « plus fragiles » et aux technologies « plus obsolètes » sont appelés à subir les pertes les plus importantes, y compris certaines régions considérées comme des « greniers à blé modernes ».

L'Afrique et l'Asie en première ligne

L'ONU souligne que l'Afrique subsaharienne et certaines régions d'Asie sont « particulièrement vulnérables », principalement en raison de leurs « moins de ressources pour s'adapter aux changements climatiques ».

Cette situation met en lumière de profondes inégalités face à la crise climatique, comme le confirment d'autres travaux récents :

1. Une étude du Center for Science and Environment (publiée la veille, sous le titre State of Africa’s Environment 2025), mettait en avant les « inégalités dans la répartition des responsabilités et des capacités d’adaptation » mondiales.
2. De même, la Revue de la recherche scientifique (Revue-RS), dans un travail de juillet, a relevé que « l’Afrique subsaharienne est parmi les régions les plus exposées et les moins préparées » au réchauffement, appelant à une « justice climatique équitable ».

L'Organisation des Nations Unies appelle donc à une action urgente et ambitieuse pour atténuer les émissions et renforcer les capacités d'adaptation, notamment dans les régions les plus menacées.