Mariam Cissé, une Malienne suivie sur TikTok par près de 100 000 personnes, a été sommairement exécutée par des jihadistes au Mali, jeudi 6 novembre 2025. Ils l’accusaient d’avoir collaboré avec l’armée malienne.

Une jeune TikTokeuse malienne a été enlevée jeudi 6 novembre puis exécutée en public le lendemain dans le nord du Mali par des jihadistes présumés qui l’accusaient de collaborer avec l’armée malienne, ont indiqué dimanche un membre de sa famille, une source sécuritaire et un élu local.

Mariam Cissé était connue pour ses vidéos qu’elle partageait sur TikTok à propos de sa ville de Tonka, située dans la région de Tombouctou, dans le nord. La jeune fille comptait plus de 90 000 abonnés sur la plateforme avant son décès, et plus de 130 000 aujourd’hui. Son exécution a suscité un vif émoi dans le pays, dirigé par une junte et confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire doublée d’une crise économique.

Les ressortissants français appelés à quitter le pays au plus vite

La diplomatie française a recommandé aux Français présents sur le territoire malien de le quitter temporairement, le contexte sécuritaire se dégradant, y compris à Bamako. Paris ne cache pas son inquiétude, indiquant vendredi dernier que "les routes nationales sont actuellement la cible d’attaques de groupes terroristes".

La France n’est pas la seule a avoir appelé ses ressortissants à partir. C’est aussi le cas des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, de l’Allemagne, du Canada et de l’Espagne.

Sur une place publique

"Ma sœur a été arrêtée jeudi par les jihadistes" qui l’accusaient "d’informer l’armée malienne de (leurs) mouvements", a raconté son frère à l’AFP. "Le lendemain, ils l’ont amenée à Tonka à moto sur la place de l’indépendance (et) ils l’ont fusillée. J’étais dans le public", a-t-il poursuivi.

"Mariam Cissé a été assassinée sur une place publique de Tonka vendredi par les jihadistes qui l’accusaient de les avoir filmés pour le compte de l’armée malienne", a également affirmé à l’AFP une source sécuritaire sous couvert d’anonymat, dénonçant "une barbarie". Un élu local a confirmé à l’AFP son exécution qu’il a qualifiée "d’acte ignoble".