Moins d'un an après la clôture d'un premier procès historique, la justice guinéenne a ouvert, ce jeudi 18 décembre à Conakry, un nouveau chapitre judiciaire. Sept nouveaux accusés doivent répondre de leur implication présumée dans les atrocités commises en 2009.

Un nouveau groupe dans le box des accusés

Ce second procès cible sept individus poursuivis pour des crimes graves, notamment complicité de meurtres, viols, enlèvements et tortures. Parmi eux, la situation diffère :

1. Quatre accusés présents : Le colonel Bienvenu Lamah (officier de gendarmerie détenu depuis fin 2022), Jean-Louis Kpoghomou, Georges Oulémou et Thomas Touaro.
2. Trois accusés en fuite : Le colonel Gono Sangaré, Jacques Maomy et Blaise Kpoghomou font l'objet de recherches.

Rappel d'un premier procès historique

Cette nouvelle audience fait suite à une première procédure fleuve de deux ans. En mars dernier, celle-ci avait abouti à la condamnation de l'ex-dictateur Moussa Dadis Camara à vingt ans de réclusion pour crimes contre l'humanité (avant qu'il ne soit gracié par le général Mamadi Doumbouya). Sept autres coaccusés avaient également reçu des sentences allant jusqu'à la perpétuité.

Retour sur l'un des épisodes les plus sombres de la Guinée

Le 28 septembre 2009, une manifestation de l'opposition dans un stade de Conakry avait été réprimée dans le sang. Le bilan, documenté par l'ONU, est glaçant :

1. Au moins 156 morts (par balles, armes blanches ou baïonnettes).
2. Des centaines de blessés.
3. Au moins 109 femmes violées, certaines ayant été séquestrées durant des semaines comme esclaves sexuelles.

Contexte : Ce nouveau procès vise à poursuivre le travail de mémoire et de justice pour des victimes dont le nombre réel dépasse probablement les estimations officielles.