Le paysage des transports en Afrique de l’Ouest s'apprête à connaître une transformation majeure. Le Ghana a officiellement annoncé le lancement prochain d’un service de transport maritime côtier qui reliera directement Accra au Togo, au Bénin et au Nigéria.

Ce projet ambitieux, dont le démarrage commercial est fixé à février 2026, vise à désengorger les corridors routiers et à dynamiser l'intégration économique régionale.

Un partenariat public-privé stratégique

Pour mener à bien cette initiative sans peser sur les finances publiques, les autorités ghanéennes ont misé sur l'expertise du secteur privé. Le service sera opéré par un investisseur doté de deux navires de grande capacité, spécialement conçus pour le transport mixte (passagers et fret).

Actuellement en phase de préparation technique, les discussions entre les parties prenantes portent sur trois piliers essentiels :

1. L'exploitation : Définition des fréquences et des créneaux de navigation.
2. La sécurité : Mise aux normes des dispositifs de surveillance maritime.
3. L'infrastructure : Intégration fluide du service dans les ports existants d'Accra, Lomé, Cotonou et Lagos.

Une alternative concrète au "tout-routier"

Jusqu'à présent, les échanges entre ces quatre puissances économiques reposaient quasi exclusivement sur la route, un mode de transport souvent freiné par les embouteillages, la dégradation des voies et la multiplication des contrôles frontaliers.

Cette nouvelle voie maritime promet plusieurs avantages clés :

1. Gain de temps : Une navigation fluide évitant les blocages terrestres.
2. Capacité de fret accrue : Une solution idéale pour le transport de produits agricoles et de biens manufacturés.
3. Confort des passagers : Une expérience de voyage modernisée reliant les capitales côtières.

« Ce service maritime ne vient pas remplacer la route, mais offrir une alternative compétitive et robuste pour booster le commerce intra-régional », expliquent les promoteurs du projet.

Prochaine étape : Horizon février 2026

Si l'enthousiasme est réel, le calendrier reste serré. Les deux prochaines années seront consacrées à l'obtention des autorisations réglementaires internationales et à la coordination douanière entre les pays membres.

L'enjeu est de taille : réussir à proposer des tarifs accessibles tout en garantissant une rentabilité pour l'investisseur. Si ce modèle réussit, il pourrait servir de référence pour d'autres projets de connectivité maritime à travers le continent.