En visite à Tokyo, deuxième étape de sa tournée de cinq jours en Asie après la Malaisie, Donald Trump a rencontré mardi 28 octobre la Première ministre japonaise Sanae Takaichi pour des discussions sur le commerce et la défense. Le président américain a salué son accession au poste de première femme à la tête du Japon ainsi que sa volonté d’accélérer le renforcement des forces armées japonaises.

« Je tiens à vous assurer que ce sera une relation privilégiée. Sachez que (...) si vous avez besoin de quoi que ce soit, si je peux aider, nous serons là. Nous sommes un allié au plus haut niveau », a rassuré Donald Trump en début d'entretien. Selon une déclaration des deux dirigeants, Tokyo et Washington « feront de nouveaux pas vers un nouvel âge d'or » de leur alliance « toujours plus grande ».

Et cet âge d'or commence par un accord sur les terres rares. Sanae Takaichi et Donald Trump ont signé un accord-cadre destiné à garantir l’approvisionnement en minerais essentiels et en terres rares visant leur extraction et leur traitement, rapporte notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles. Les deux pays identifieront des projets d’intérêt commun dans des domaines tels que les aimants et les batteries afin de constituer des stocks de minerais clés. Le Japon et les États-Unis veulent tous d’eux s’affranchir de leur dépendance envers la Chine dans ces minerais essentiels à la fabrication de nombreux produits, des smartphones aux avions de chasse.

Consolider l'alliance de sécurité avec les États-Unis

Sanae Takaichi a également offert à Donald Trump un pont d’or pour consolider l’alliance de sécurité avec les États-Unis considérée comme la priorité absolue de son gouvernement. Un test diplomatique à forts enjeux pour Sanae Takaichi, première femme à gouverner le Japon.

Le commerce a dominé cette rencontre. Le Japon et les États-Unis ont déjà trouvé cet été un compromis commercial, mais certains points restent en suspens. Le Japon investira 550 milliards de dollars aux États-Unis d’ici à 2029 dans la construction navale, les exportations de soja et de gaz américain et des pick-up Ford depuis que Donald Trump s’est plaint de ne pas voir de voitures américaines sur les routes japonaises.

En réalité, ces 550 milliards de dollars, Donald Trump les a arrachés au Japon contre la menace de droits douane plus élevés que les 15% imposés à son allié japonais. Par cette offrande forcée, qualifiée d’extorsion par certains médias, Sanae Takaichi espère tempérer les exhortations de Donald Trump à ce que le Japon investisse plus dans sa défense. Le pays atteindra les 2% de son PIB en mars prochain avec deux ans d’avance sur le calendrier prévu.

Des clubs de golf appartenant à Shinzo Abe offerts à Donald Trump

Pour amadouer Donald Trump, Sanae Takaichi lui a offert des clubs de golf ayant appartenu à l’ancien Premier ministre assassiné Shinzo Abe dont le président américain était devenu très proche durant son premier mandat ainsi que des balles de golf plaquées or. Shinzo Abe a été l’un des rares chefs de gouvernement étrangers à être devenu l’ami sincère de Donald Trump. Ils avaient passé plusieurs heures ensemble à jouer au golf. 

Elle a aussi exprimé son intention de nominer Donald Trump pour le prix Nobel de la paix. Les deux dirigeants ont ensuite visité la base aéronavale américaine de Yokosuka, en bordure de Tokyo, où est basé le porte-avions George Washington. Donald Trump a également rencontré mardi des familles de Japonais enlevés par la Corée du Nord, un sujet extrêmement sensible dans l'archipel.

Après Tokyo, Donald Trump se rendra mercredi en Corée du Sud, où il rencontrera jeudi Xi Jinping, en marge d'un sommet des pays de l'Asie Pacifique (Apec). Un entretien où est attendue la conclusion d'une trêve dans la guerre commerciale que se livrent Pékin et Washington à coups de droits de douane et de restrictions diverses.