Soudan : le long chemin de la guérison pour les enfants séparés de leur famille
La crise au Soudan, débutée en avril 2023, continue de faire des ravages, ayant déjà provoqué le déplacement de 12 millions de personnes, selon l'OMS. Parmi les plus vulnérables se trouvent les enfants, dont beaucoup ont été séparés de leurs proches alors qu'ils fuyaient les violences.
Rien que le mois dernier, plus de 400 enfants sont arrivés seuls au camp de Tawila, après avoir échappé aux combats dans l'ouest du Darfour.
Le quotidien de ces jeunes déplacés est marqué par une grande détresse et une fragilité extrême. Mathilde Vu, responsable du plaidoyer du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), témoigne de cette réalité poignante :
"Nous voyons des enfants s'occuper d'autres enfants parce que leurs parents ont disparu, parce que leurs parents ont été détenus. Ce n'est pas de la sécurité. Alors oui, je pense que tout le monde ici autour de moi est très stressé, très traumatisé par ce qui se passe et sait que quelle que soit la situation de calme dans laquelle ils se trouvent, elle est extrêmement fragile."
Malgré le soutien psychologique fourni par les travailleurs humanitaires à Tawila, le traumatisme reste omniprésent. Le NRC insiste sur l'importance vitale de l'éducation en urgence :
"C'est pourquoi nous demandons plus d'éducation pendant les situations d'urgence. Cela permet de sauver des vies alors que tant d'enfants vivent actuellement un traumatisme terrible : ils ont été affamés pendant dix-huit mois, ils ont perdu leur maison, ils ont perdu des membres de leur famille, ils ont fait un voyage terrible et mortel jusqu'à Tawila."
L'arrivée dans le camp a été particulièrement difficile pour ces enfants, comme le raconte Nidaa, une résidente du camp qui les côtoie au quotidien. Leur état initial était marqué par l'agressivité et l'isolement :
"Lorsqu'ils sont arrivés ici, leur état était agressif. Ils étaient renfermés, violents et avaient de nombreux comportements négatifs. Dieu merci, après avoir passé du temps avec eux et organisé plusieurs séances, leur état s'est amélioré."
Grâce aux efforts d'accompagnement, des changements positifs sont observés. Les enfants se montrent désormais plus ouverts et engagés, interagissant davantage avec leurs pairs :
"L'enfant qui était renfermé ou qui n'interagissait pas avec les autres enfants, ainsi que l'enfant qui était agressif et qui avait l'habitude de frapper les autres, sont tous devenus plus engagés."
Progressivement, ces enfants, marqués par la violence du conflit, tentent de s’habituer et de s’intégrer dans leur nouvel environnement.
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