Manifestation au Mexique : 120 blessés lors d'affrontements contre la politique sécuritaire
Des heurts ont éclaté à Mexico samedi lors d'une grande manifestation dénonçant la politique de sécurité du gouvernement face à la violence persistante des cartels.
Les affrontements ont fait 120 blessés, dont une centaine parmi les policiers et une vingtaine parmi les manifestants.
Des milliers de protestataires de tous âges ont répondu à l'appel du « Mouvement du Sombrero », né après l'assassinat, le 1er novembre, de Carlos Manzo, maire d'Uruapan connu pour son combat contre le crime organisé. Des représentants de la « Génération Z » (moins de 30 ans) faisaient également partie des défilés.
La mobilisation s'est déroulée pacifiquement pendant plusieurs heures avant qu'un groupe, dont certains individus étaient encagoulés, ne commette des actes violents.
Des manifestants ont renversé les barrières métalliques autour du Palais national (résidence présidentielle sur la place du Zocalo) et jeté des pavés sur les forces antiémeute. Celles-ci ont riposté en utilisant des gaz lacrymogènes.
Le secrétaire à la Sécurité de la capitale, Pablo Vazquez, a confirmé le bilan de 100 policiers et 20 manifestants blessés. Il a précisé que 40 agents ont dû être hospitalisés pour des coups et coupures. Vingt personnes ont été interpellées pour vol et blessures.
M. Vazquez a également indiqué qu'une enquête avait été ouverte sur l'agression d'un journaliste du média La Jornada, qui accuse des policiers d'être les auteurs des faits.
La présidente Claudia Sheinbaum, en fonction depuis le 1er octobre 2024 et dont la cote de popularité reste supérieure à 70% après sa première année de mandat, est vivement critiquée pour sa stratégie sécuritaire, notamment suite à des meurtres très médiatisés dans l'État du Michoacán.
« C'est l'un des gouvernements les plus corrompus que nous ayons eus », a déclaré Valentina Ramirez, une étudiante, affirmant que le gouvernement était « un narcogouvernement vendu qui veut défendre les corrompus et les cartels au lieu du peuple. »
Vendredi, la présidente Sheinbaum avait critiqué la mobilisation en la qualifiant de « désorganisée » et de « financée » depuis l'étranger.
Les manifestants ont interpellé les forces de l'ordre devant le palais présidentiel : « Vous auriez dû protéger Carlos Manzo comme ça ! »
L'assassinat de Carlos Manzo n'est pas un cas isolé ; Bernardo Bravo, dirigeant des producteurs de citrons de la même région agricole du Michoacán, a également été abattu fin octobre.
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