Plusieurs centaines de personnes ont manifesté et marqué leur soutien à la cause palestinienne samedi à Oslo lors du match Norvège-Israël de qualification au Mondial-2026, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des militants ont brièvement déployé un drapeau palestinien géant et une immense banderole "Laissez les enfants vivre" dans les tribunes du stade d'Ullevaal, où n'avaient pris place que quelques dizaines de supporteurs israéliens qui agitaient, eux, des drapeaux de leur pays et une bannière "Laissez le ballon parler".

Un militant propalestinien a été expulsé manu militari.

Des sifflets ont ensuite retentis pendant l'hymne israélien et la sélection israélienne a été huée.

Keffieh sur les épaules, agitant des drapeaux palestiniens, plusieurs centaines de manifestants s'étaient réunis quelques heures plus dans le centre-ville avant de gagner à pied et dans le calme, sous d'épais rideaux de fumigènes, le périmètre du stade, placé sous haute sécurité policière.

"Le message aujourd'hui, c'est de dire que nous brandissons le carton rouge contre Israël, contre l'apartheid et contre le génocide", a déclaré à l'AFP Line Khateeb, présidente du Comité norvégien pour la Palestine, une des organisations à l'origine de la mobilisation.

"Nous refusons que le football soit utilisé pour blanchir des crimes de guerre, comme c'est le cas aujourd'hui avec la participation d'Israël aux matches de qualification pour la Coupe du monde", a-t-elle dit.

Sur les panneaux, des slogans tels que "Excluez Israël du football international", "Carton rouge à Israël" ou encore "C'est un génocide, pas une guerre".

"Israël commet un génocide depuis deux ans et tue sans distinction, en faisant les choses les plus horribles qu’on puisse imaginer", a déclaré à l'AFP l'un des manifestants, Munib Sarwar.

"Nous devons faire preuve de solidarité avec les enfants et le peuple de Gaza, qui sont terrorisés depuis deux ans", a-t-il ajouté cet ingénieur de 40 ans.

Les organisateurs ont décidé de maintenir la manifestation malgré l'accord de cessez-le-feu à Gaza conclu jeudi entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

"Ce ne met pas fin à l'occupation. Ca ne veut pas dire que la Cisjordanie est libre. Ca ne veut pas dire que la Palestine est libre. Nous devons continuer à pousser et imposer des sanctions à Israël pour les tenir responsables afin que la Palestine soit vraiment libre", a affirmé Mme Khateeb.

De nombreux policiers à cheval ou en tenues anti-émeutes se tenaient prêts à proximité du stade, a observé un journaliste de l'AFP.

La patronne de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, a récemment indiqué oeuvrer "pour qu'Israël soit sanctionné".

"Personnellement, je pense que si la Russie est exclue, Israël devrait aussi être exclu", a-t-elle indiqué dans un podcast norvégien.

Quelques jours après l'invasion de l'Ukraine en février 2022, l'UEFA et la Fifa avaient de concert exclu la sélection et les clubs russes des compétitions internationales, une sanction toujours en vigueur.

La recette de la billetterie du match Norvège-Israël sera donnée à Médecins sans frontières (MSF), a annoncé la Fédération norvégienne de football.

Avec cinq victoires en cinq matches, la Norvège est en tête du groupe I devant l'Italie et Israël.