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Economie

Filière cacao: Le gouvernement ivoirien mise sur la transformation locale pour accroître les revenus

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Filière cacao: Le gouvernement ivoirien mise sur la transformation locale pour accroître les revenus
Si les négociations entre l’ICCO et les partenaires commerciaux se sont apaisées, le problème de la rémunération des planteurs ivoiriens demeure. Tandis que les partenaires commerciaux plaident pour une montée en gamme du cacao ivoirien, exigeant davantage de traçabilité, le gouvernement ivoirien, sous l’impulsion du Président Ouattara, joue une autre carte, celle de la transformation locale.
La question de prix du cacao ne saurait être traitée indépendamment de celle des chaînes de valeur agricole. Pendant plusieurs décennies, la hausse du nombre des exploitations agricoles a porté la croissance de la filière. L’enjeu est désormais ailleurs.

Après avoir fixé à 0 $ le niveau du différentiel d’origine, le gouvernement ivoirien a durci le ton en plaidant pour une hausse des prix du cacao. Allant jusqu’au boycott de la réunion annuelle de la World Cocoa Foundation à l’automne, il a obtenu un apaisement des tensions entre les différents acteurs du secteur. Le gouvernement ivoirien a compris qu’à moyen terme, la hausse des prix du cacao répondait aux besoins de la filière.

Cependant, à long terme, le gouvernement bénéficie d’un autre levier : la transformation locale d’abondantes matières premières. Dans le cadre du Programme National d’Investissement Agricole de deuxième génération (PNIA II), le gouvernement ivoirien entend tendre vers des systèmes agricoles et alimentaires plus inclusifs et efficaces, en se focalisant sur l’amélioration de la valeur ajoutée et de la performance.

Le gouvernement ivoirien mise ainsi sur un modèle qui a déjà fait ses preuves. Le Gabon en est un exemple. Le pays était le premier exportateur mondial de grumes, vendues pour 150 $/m3. L’industrialisation a permis au pays d’exporter un produit transformé à forte valeur ajoutée, ce qui a contribué positivement à la balance commerciale du pays. Le Gabon est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de bois de placage.

Les retombées économiques de l’industrialisation des filières agricoles sont considérables. À la clé : hausse des revenus, création d’emploi, montée en compétence de la main d’œuvre, attractivité, gestion durable des ressources naturelles.

L’objectif de transformer 100 % du cacao ivoirien d'ici à 2030 s’inscrit pleinement dans cette logique. Afin d’atteindre cet objectif, le Président Ouattara et son gouvernement ont adopté en avril 2020 des mesures incitatives à destination des entreprises ivoiriennes. Un fonds d’appui à l’investissement dans la transformation locale doté de 10 milliards FCFA a été créé.

La caution d’agrément pour les nationaux voulant investir dans le broyage, est passée de 200 millions FCFA à 25 millions FCFA. Enfin, il a été décidé du versement d’une subvention de 35 F CFA par tonne de cacao transformé, jusqu’à 50.000 tonnes de cacao.

La Côte d’Ivoire voit ainsi ouvrir diverses unités de production, portées par des investisseurs nationaux. Ainsi, Atlantic Group SA, groupe financier et industriel ivoirien, a lancé, le 20 octobre 2022, les travaux de construction d’une unité de transformation de cacao à San Pedro, premier port mondial d’exportation de cacao. Représentant un coût de 73 milliards FCFA, s’étendant sur 9 hectares, elle devrait être achevée en 2024.

Sa capacité de traitement sera comprise entre 64 000 et 100 000 tonnes de fèves par an, et pourra réaliser une multitude d’opérations : nettoyage des fèves, séchage, broyage, torréfaction, ou encore pressage de liqueur. Autant de possibilités pour créer un produit à forte valeur ajoutée, dont l’exportation génèrera une richesse accrue. Pas moins de 1 700 emplois directs et indirects seront ainsi créés.

Les investisseurs étrangers bénéficient également du climat économique favorable de la Côte d’Ivoire. La holding d’investissement JB Foods Limited a lancé en juin 2022 les travaux de construction de son usine de traitement de cacao dans la zone industrielle PK24-Akoupé Zeudji.

Pour un coût global plus modeste de 39 milliards FCFA, sa capacité de broyage sera de 50000 tonnes de fèves de cacao. Elle pourra transformer le cacao en produits dérivés. Son entrée en activité est prévue pour le 4? trimestre 2024. Elle générera 100 emplois directs.

Cette révolution à bas bruit ne date pas d’hier. Ces sept dernières années, sous l’impulsion du Président Ouattara, le volume de fèves de cacao transformé en Côte d’Ivoire est passé de 468 000 tonnes en 2012-2013 à environ 619 000 tonnes en 2021, soit une hausse de plus de 32 %.
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