
La Côte d’Ivoire franchit une étape importante dans sa transition numérique. Le pays s’apprête à lancer son tout premier datacenter national souverain, une avancée majeure pour sécuriser ses données et renforcer son indépendance technologique.
L’annonce a été faite le mardi 20 mai 2025 par le ministre de la Transition numérique et de la Digitalisation, Ibrahim Kalil Konaté, lors de l’ouverture du 22e séminaire du Réseau francophone de la régulation des télécommunications (FRATEL), à Abidjan.
“Ce datacenter hébergera les services essentiels de l’État, les plateformes d’e-gouvernement, et proposera aussi des services aux entreprises privées”, a précisé le ministre.
Un projet stratégique pour le pays
Ce datacenter est le fruit d’un partenariat entre l’État ivoirien et plusieurs acteurs techniques et financiers. Il a pour objectif de protéger les données sensibles de l’administration, des entreprises et des citoyens, tout en les conservant sur le sol national.
La Côte d’Ivoire dispose déjà de datacenters de niveau Tier III, appartenant en grande partie à des opérateurs privés. Mais ce nouveau centre sera géré par l’État, ce qui renforce sa souveraineté numérique.
Un enjeu de souveraineté et de performance
Pour le ministre, la localisation des données est un enjeu clé. Actuellement, en Afrique, moins de 30 % du trafic Internet est échangé localement, contre plus de 70 % en Europe. Cela engendre plus de latence, des coûts élevés et moins de sécurité.
La Côte d’Ivoire a déjà commencé à agir avec le point d’échange Internet national (CIVIX). Grâce à lui, 25 % du trafic national est désormais localisé, et l’objectif est d’atteindre 50 % d’ici 2026. D’autres nœuds régionaux seront aussi déployés pour améliorer la rapidité et la qualité d’accès à Internet.
Un rôle moteur en Afrique de l’Ouest
Avec ce projet, la Côte d’Ivoire veut devenir un leader numérique en Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, l’Afrique compte plus de 100 datacenters, mais moins de 15 % de leur capacité est en Afrique de l’Ouest. Le pays veut donc combler ce retard et bâtir un avenir numérique plus sûr, plus rapide et plus autonome.
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