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Mort de Nahel : les policiers ont-ils menti ? La fiche d’intervention sème le trouble

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Mort de Nahel : les policiers ont-ils menti ? La fiche d’intervention sème le trouble
Selon le rapport d’intervention, Nahel « tenté de repartir en fonçant sur le fonctionnaire » de police qui lui a tiré dessus. Mais la vidéo de l’intervention montre une tout autre version.

Le policier qui a tué le jeune Nahel, 17 ans, lors d’un contrôle de police le 27 juin à Nanterre, ainsi que son collègue, ont-ils menti sur le déroulé des faits ? C’est la question qui se pose alors que le contenu de leur fiche d’intervention a été dévoilé, mercredi 5 juillet.

Selon Le Parisien et RTL qui ont pu la consulter, ce rapport évoque le fait que Nahel aurait foncé sur l’un des deux agents motards, justifiant ainsi l’utilisation de l’arme à feu à son encontre. Mais la vidéo, tournée par une passante au moment de l’intervention et qui a fait le tour des réseaux sociaux, donne une tout autre version.

Cette fiche qu’ont consultée les médias est une fiche dite « Pégase ». Elle est rédigée par un opérateur du centre de commandement et retrace la chronologie des événements du matin du 27 juin lors de l’intervention. Celui-ci, à 8 heures, 22 minutes et 45 secondes, écrit : « Individu blessé par balle à la poitrine gauche. Le fonctionnaire de police s’est mis à l’avant pour le stopper. Le conducteur a essayé de repartir en fonçant sur le fonctionnaire. »

Déterminer d’où vient le mensonge

Les fiches « Pégase » sont retranscrites en temps réel, normalement remplies sur la foi des déclarations des policiers intervenants, ici donc l’un des deux agents, à la radio ou lors de comptes rendus oraux, explique RTL.

Ce qui signifierait que l’un des deux motards a livré une première version fausse des évènements, ou que leur interlocuteur a mal interprété leurs propos dans le feu de l’action ou encore qu’il l’a fait à dessein. Ce que devra déterminer l’enquête de l’IGPN.

Cette dernière, pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé ce matin-là, a récupéré les enregistrements radio des échanges entre les deux motards et la salle de commandement. Selon RTL et Le Parisien, les policiers n’ont pas prononcé les termes « en fonçant sur le fonctionnaire ». Toutefois, les termes exacts qu’ils ont employés pour relater les faits n’ont pas été précisés.

Une phrase « lourde de conséquence »

Ces quelques mots ont une grande importance dans cette affaire. Pour la famille de Nahel, « ce mensonge matérialisé par un écrit est lourd de conséquence car il a été utilisé par le procureur pour ouvrir une enquête contre Nahel pour tentative d’homicide sur un policier. C’est ce faux qui aurait été utilisé pour exonérer le policier si aucune vidéo des faits n’avait été filmée. »

D’ailleurs, face aux soupçons de mensonge, l’avocat de la famille de Nahel a déposé plainte contre X pour « faux en écriture publique ». « Une hérésie », pour l’avocat du policier qui a tué Nahel, Me Laurent-Frank Liénard. Celui-ci a assuré que son client n’avait rédigé aucun rapport ni évoqué une telle version sur l’attitude de Nahel lors de ses auditions.

Une nouvelle analyse audio de la vidéo est en cours et pourrait permettre d’en savoir plus sur ce moment précis de l’intervention.

Le policier auteur du tir nie avoir menacé Nahel d’une « balle dans la tête »

De son côté, le policier auteur du tir mortel contre Nahel a nié devant l’IGPN avoir prononcé la phrase « tu vas prendre une balle dans la tête », écrit jeudi le journal Le Parisien, qui s’est procuré un compte-rendu des déclarations de l’agent.

Lors de son audition par l’Inspection générale de la police nationale, Florian M., 38 ans, a assuré avoir hurlé à Nahel de couper le contact et confirme avoir à plusieurs reprises frappé le pare-brise de la voiture « afin d’attirer l’attention du conducteur », relate le Parisien, citant les mots du policier.

Il conteste en revanche avoir jamais dit à l’adolescent : « tu vas prendre une balle dans la tête ». Après étude d’une vidéo filmée par un témoin et largement diffusée sur les réseaux sociaux, l’IGPN explique entendre Florian M. crier « Coupe, coupe », parlant ensuite d’une troisième voix « pouvant être attribuée » au collègue de Florian M. qui aurait, elle, bien crié : « Tu vas prendre une balle dans la tête », selon le rapport consulté par le Parisien.
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