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Côte d’Ivoire : Gbagbo dénonce une « petite augmentation du prix » du Kg de cacao

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Côte d’Ivoire : Gbagbo dénonce une « petite augmentation du prix » du Kg de cacao
L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, soutient qu’aujourd’hui le prix du Kg de cacao, en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, peut être hissé à 5.000 Fcfa contre 1.500 Fcfa fixé pour la campagne intermédiaire, au regard de l’embellie des cours sur le marché international.

« Je ne suis donc pas d’accord avec la petite augmentation du prix. Ils disent 1.500 FCFA/Kg comme si c’était quelque chose de grand », a déclaré M. Gbagbo à l’occasion de la deuxième édition de la Fête de la Renaissance organisée par sa formation politique, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), le samedi 6 avril 2024 à Agboville, dans le Sud ivoirien.

Le gouvernement ivoirien a fixé le 2 avril 2024, à l’ouverture de la campagne intermédiaire 2023-2024, le prix du Kg de cacao à 1.500 Fcfa. C’est la première fois que le prix minimum garanti aux producteurs pour la petite traite est supérieur à celui de la campagne principale.

Pour l’ancien président ivoirien, « dès l’instant que le plus petit que nous vend à 5.000 F CFA/Kg, nous pouvons le faire aussi. C‘est ça la vérité qu’il faut dire et que nous disons ». Sur le marché de Londres, le cours du cacao a grimpé le 2 avril 2024 à 6.300 FCFA le Kg, un niveau record jamais atteint.


« Aujourd’hui les libéraux ivoiriens bloquent les prix pour se donner les moyens de prendre en gros sur le kilo du cacao, afin de financer la dette abyssale » qu’ils vont laisser à la Côte d’Ivoire, a martelé M. Laurent Gbagbo, le président du PPA-CI.

Il a invité, par ailleurs, les dirigeants actuels de la Côte d’Ivoire à « accompagner la réforme de 2000 », insistant qu’« on peut aujourd’hui atteindre 5.000 FCFA/Kg de cacao parce que la demande est très forte » sur le marché mondial.

Le planteur-vendeur face au pool mondial

« Quand j’étais président de la République, j’ai demandé l’union des principaux producteurs, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Nos deux pays produisent à eux seuls 60% du cacao mondial. J’ai donc souhaité qu’on se rassemble et que nous fixions ensemble les prix de vente du cacao, au lieu de subir le prix d’achat que les acheteurs nous imposent », a-t-il fait savoir.

« On m’a pris pour un très gros révolutionnaire et beaucoup m’ont fui petit-à-petit pour ne pas avoir affaire (à des lobbyings). Or, on n’obtient rien sans combat, sans lutte, sans se battre », a laissé entendre l’ancien président ivoirien.

Selon lui, aujourd’hui les négociants « achètent à n’importe quel prix. C’est pour éviter cette situation que le Fonds monétaire international avait imposé une réforme en 2000 (qui) consistait à dissoudre la CAISTAB (caisse de stabilisation) pour laisser le planteur-vendeur de cacao en face de l’acheteur et au pool mondial ».

« C’est bénéficiant de cette réforme que j’avais dit en 2000 aux paysans, donnez-moi le pouvoir pour que je vous le rende. Et quand j’ai été élu, j’ai rendu le pouvoir aux paysans. Vous avez vu, ceux qui fixaient les prix et qui annonçaient les prix, c’était les paysans », a-t-il fait observer.

Avec cette réforme, « le prix du cacao avait augmenté. Après les 260 FCFA de prélèvement fiscal, tout le reste partait aux producteurs », a relevé Laurent Gbagbo. La filière cacao contribue aujourd’hui pour plus de 40% des recettes d’exportation et plus de 15% du PIB de la Côte d’Ivoire.

Un système stabilisé

A son accession au pouvoir, Alassane Ouattara a créé en décembre 2011 le Conseil Café-Cacao, organe de régulation de la filière. Le pays va opter pour l’octroi d’au moins 60% du prix CAF du cacao aux producteurs, en exploitant un système stabilisé, basé sur la vente par anticipation d’une bonne partie de la récolte sur les marchés à terme.

De 2011 à 2023, soit durant 12 ans, le système de stabilisation a permis au pays d’obtenir, avec les ventes anticipées, un prix CAF moyen par kg de 1.428 FCFA contre 1.076 FCFA servis lors des campagnes où régnait le système libéralisé, avec les ventes spots, de 2000 à 2011.

A l’ouverture de la campagne principale 2023-2024, le 1er octobre 2023, le gouvernement a fixé un prix minimum garanti de 1.000 FCFA le Kg de cacao. Ce prix résultait du prix CAF moyen de 1.635 FCFA le Kg issu des ventes par anticipation d’octobre 2023 à mars 2024.

Le secrétaire général de la Centrale syndicale agricole de Côte d’Ivoire, Thibault Yoro, se dit « très content » du prix de 1.500 Fcfa le Kg pour cette petite traite, car « ce n’était pas évident », mais souhaite un « système de prix hybride » qui prend en compte le système de stabilisation et le système de libéralisation.

Le Groupe parlementaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) avait proposé avant l’ouverture de la campagne intermédiaire, que le prix bord-champ de cacao garanti aux producteurs, soit fixé à un minimum de 2.500 FCFA par Kg.
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