
La salle Niangoran Porquet du Palais de la Culture d’Abidjan a été le
théâtre, ce dimanche, d’un événement exceptionnel : la célébration des dix
années de carrière littéraire de Boris Anselme Takoué, dit BAT. L’écrivain,
journaliste et acteur ivoirien a marqué ce cap symbolique par un spectacle
littéraire et théâtral émouvant, inspiré de son œuvre Soulagement.
Portée par une forte dimension culturelle, sociale et artistique, cette
soirée a rassemblé un large public venu saluer un auteur dont l'engagement
dépasse les mots pour embrasser l’action. Fidèle à sa vision d’une littérature
au service de l’éveil des consciences, BAT a, dans un discours rempli
d’émotion, exprimé sa gratitude envers les lecteurs, les écrivains, les
institutions et les artistes qui ont jalonné son parcours. Il a surtout
réaffirmé sa volonté de faire du livre un outil d’élévation personnelle et
collective, en mettant en avant son projet de soutien aux bibliothèques
scolaires.
Moment de souvenirs et de reconnaissance, Takoué a tenu à saluer la mémoire
d’Isaïe Biton Koulibaly, son "père littéraire" disparu, et à rendre
hommage à son frère Sylvain Takoué, mentor fidèle de ses premiers pas. « Ce
chemin, nous l’avons parcouru ensemble, auteurs et lecteurs, depuis dix ans. Et
ce n’est qu’un début », a-t-il déclaré avec émotion.
Le théâtre comme miroir social
La pièce « Soulagement », cœur de la soirée, a été magistralement
interprétée par Rebecca Compaoré et la compagnie Dumanlé. L’histoire poignante
de Solange, femme en souffrance face à l’infertilité et à la violence
conjugale, a bouleversé le public. Par la force de la mise en scène, les
spectateurs ont été plongés dans une réflexion profonde sur les blessures
invisibles, le rejet et la résilience, avec la foi en Dieu comme ultime
lumière. L’émotion était palpable dans la salle, saluant la fonction
thérapeutique du théâtre, que Jules Degny, vice-président de l’AECI, a
qualifiée de « cathartique ».
Une soirée rythmée par l’art et la diversité
Avant la représentation, des artistes issus de différents univers ont
offert des performances marquantes. Wemsy Ross a ouvert la cérémonie avec une
chanson dédiée aux mères, clin d’œil à la Fête des Mères célébrée le même jour.
Suivront Allan Fashion (rap), Krisso Gucci (danse) et Griot Prophétique (chant
liturgique), apportant une richesse artistique qui a donné une dimension
plurielle à l’événement.
Dr Gisèle Châtelain, Directrice de l’Industrie du Livre, représentant la
ministre de la Culture Françoise Remarck, a salué la ténacité de Boris Anselme
Takoué, le qualifiant de modèle pour la jeunesse et la culture ivoirienne. Le
critique littéraire Moussa Sanogo Pephangneli a, lui, mis en lumière une plume
« incisive, sensible et résolument tournée vers l’humain ».
Un message fort, une communion réelle
La soirée s’est conclue dans une ambiance chaleureuse avec une séance de
dédicaces et de remerciements. Ce moment de communion entre l’auteur et ses
lecteurs a scellé une décennie de passion littéraire. Soutenue par le Ministère
de la Culture, la FENATH-CI, et la compagnie Dumanlé via le projet Tramiss’Art,
cette célébration fut bien plus qu’un spectacle : un appel vibrant à croire en
la force de la culture, de l’écriture, et de la transmission.
« Ce n’était pas juste une représentation, c’était un message d’amour et de
résilience. Boris Anselme Takoué est un auteur qu’on lit, mais surtout qu’on
ressent. » – Patricia D., spectatrice.
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