A Adjouffou extension, un quartier précaire non loin du lycée social Simone Gbagbo, c’est un spectacle de désolation qui s’offre aux habitants.
Ce mercredi 14 juin matin, plusieurs maisons sont totalement ou partiellement inondées. Nombre d’habitants ont les pieds dans l’eau et désemparés. Ils vivent difficilement dans cet endroit.
« L’eau a inondé ma maison de trois pièces », révèle Kodjo Anicet. Avant de souligner que ses 4 enfants se sont retrouvés chez son grand frère à Yopougon-Toit rouge. « Ils sont en sécurité là-bas », insiste-t-il.
Table à manger transformée en lit conjugal
Il explique qu’il a décidé de rester dans la maison remplie d’eau jusqu’aux genoux avec son épouse pour la sécuriser. Selon lui, les maisons abandonnées sont dévalisées par des voleurs. « Nous avons transformé notre grande table à manger de 6 places en lit conjugal, le temps que l’eau se retire de la maison », indique Kodjo Anicet.
Son voisin, Niamkey Elvis qui vit dans la même cour que lui explique que chaque année c’est la même chose. « Tous les habitants du quartier disposent de paires de botte. Avant de rentrer chez soi, chacun enfile ses chaussures », a-t-il révélé.
Vivre dans ces maisons inondées
En tout cas, Kodjo Anicet et Niamkey Elvis ne sont pas les seuls dans ce cas dans ce quartier précaire de Port-Bouët. Presque tous les habitants affirment être obligés de vivre dans ces maisons inondées.
« Nous n’avons pas les moyens et nous ne savons pas où aller. Regardez mon corps. Les moustiques nous piquent de jour comme de nuit. Nous cohabitons avec des serpents, des crabes et bien d’autres reptiles », explique dame Toinon Henriette, sans emploi, qui occupe une maison de deux pièces totalement entourée d’eau avec ses enfants dont un bébé de quelques mois.
Heureusement, dans ce quartier, aucune maison ne s’est écroulée depuis l’avènement des pluies diluviennes. Cependant, une importante quantité d’eau s’étend à perte de vue entre des maisons achevées ainsi que d’autres logements en construction.
La famille Amon Jean Baptiste, elle a eu la chance d’être hébergée par un voisin. « Nous avons déménagé ici, il y a à peine 1 mois. L’eau a envahi toute notre maison. Nous sommes au total 15 personnes dans la maison de notre voisin. C’est difficile », raconte Mme Amon Simone.
La navette en zone sèche
Dans certaines cours communes, des enfants, eux, prennent plaisir à nager dans cette eau noirâtre.
Quatre gamins rencontrés ce mercredi 14 juin 2023 à 9h du matin en train de traverser cette étendue d’eau avec des nattes et des draps en main où sur la tête. « Nous avons passé la nuit chez notre grand-mère de l’autre côté de l’étendue d’eau. Nous repartirons le soir encore là-bas pour dormir. Chez nos parents les matelas sont mouillés. Nous ne pouvons pas passer la nuit ici », affirme Beugré Rudy, une élève en classe de 6e au lycée moderne de Port-Bouët.
Comme eux, ils sont nombreux à faire la navette entre leur domicile inondé et le nouveau point d’accueil. « Nous ne pouvons pas totalement abandonner nos biens aux mains des voleurs », justifie Mme Toinon Henriette.
Le drame des habitants de ce quartier est loin de prendre fin surtout que la saison des pluies vient de commencer.
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