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Politique

Mutineries en Côte d'Ivoire: Lider réclame une enquête parlementaire

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Depuis le 6 janvier 2017, la Côte d’Ivoire est secouée par des mutineries à répétition, dont le bilan officiel fait aujourd’hui état de plusieurs pertes de vies humaines, de nombreux blessés, des dégâts matériels, des infrastructures économiques privées d’activités dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire.

Les militaires, qui perturbent depuis lors de façon récurrente l’activité et la vie de la Nation exigeaient initialement de M. Ouattara le paiement de primes de cinq millions de francs cfa (5.000.000 fcfa), ainsi qu’une maison et une réduction du temps à passer dans les grades de l’armée ivoirienne et des éclaircissements à propos de supposées primes Ecomog.

Ces revendications se sont modifiées au fil des jours pour aboutir à un montant de douze millions de francs cfa (12 millions fcfa) par soldat, au nombre de huit mille quatre cents (8.400), selon les dires du gouvernement.

Les explications officielles données semblent se contredire et ne sont pas de nature à rassurer les populations, les opérateurs économiques et les observateurs nationaux et étrangers.

Partout sur le territoire ivoirien où nous sommes implantés, LIDER a pu constater que ces événements ont profondément choqué et angoissé les populations, qui se posent de nombreuses questions.

Elles rappellent qu’en 2014, des revendications similaires avaient conduit à une demande de prime de cinq millions neuf cent mille francs cfa (5.900.000 fcfa) chacun pour huit mille (8.000) militaires.

Le président de la République avait en son temps reçu les mutins et avait promis le règlement de leurs revendications.

S’agit-il de la même revendication qui revient en 2017 ou s’agit-il d’une revendication nouvelle formulée par d’autres militaires ?
Les budgets successifs de l’Etat de Côte d’Ivoire adoptés intègrent-ils ces paiements ?
Les promesses d’alors ont-elles été effectivement tenues ?
Les lois de règlement des années suivantes intégraient-elles ces décaissements ?

Dans le sillage des militaires mutins, les gendarmes et militaires non mutins ainsi que les ex-combattants démobilisés revendiquent eux aussi, au nom de l’égalité de traitement, les mêmes primes, créant ainsi encore plus de confusion.

Les coups de feu, tirés à répétition dans différentes villes de notre pays (Abidjan, Adiaké, Bondoukou, Bouaké, Daloa, Daoukro, Guiglo, Korhogo, Man, Odienné, Yamoussoukro, Zambakro etc.) ne cessent de traumatiser les populations et de fragiliser l’autorité de l’administration.

Dans la même période, les fonctionnaires de Côte d’Ivoire, à travers les actions de leurs différents syndicats, ont eux aussi lancé des revendications portant sur leurs primes, leurs arriérés de salaires, leurs avancements catégoriels et leurs retraites, amplifiant un mouvement de contestation du paiement officiel de l’Etat.

Ce mouvement, qui a conduit à la fermeture temporaire de certains services hospitaliers et établissements scolaires, a jeté les écoliers et élèves dans la rue.

Comme réponse à ces revendications, le gouvernement a utilisé les militaires, les policiers et les gendarmes pour réprimer les fonctionnaires et les élèves. Les militaires mutins, par contre, ont vu leurs revendications satisfaites, tandis que les gendarmes étaient réprimés par les militaires, accentuant profondément le sentiment de traitement injuste et inéquitable des fonctionnaires et au sein des forces armées de l’Etat Côte d’Ivoire.

Le gouvernement a justifié ce traitement inéquitable par le fait que les revendications des militaires étaient un retard de paiement des exercices de 2007 à 2011, alors que les bénéficiaires concernés n’ont été intégrés à l’armée régulière de Côte d’Ivoire qu’à partir de 2011.

Jusqu’à ce jour, cette situation perdure, et les événements qui se déroulent en ce mois de mai 2017 ont de nouveau provoqué des pertes de vies humaines, des blessés, des dégâts matériels, des destructions de biens, la mise en danger de la vie d’autrui, le traumatisme des populations, la paralysie de l’économie, avant d’aboutir à un nouvel « accord » entre le gouvernement et les mutins, dont les termes n’ont toujours pas été divulgués par les autorités, et sans que l’on ait l’assurance d’un retour pérenne à la normalité.

LIDER, conscient de la fragilité de la situation et interpellé par les inquiétudes et les questionnements des populations, tenant compte des contradictions évidentes autant dans les explications que dans les faits, se fondant sur les dispositions pertinentes de la Constitution, demande au Parlement de bien vouloir se saisir du dossier, afin que la représentation populaire puisse apporter sa participation au règlement pacifique de cette crise par :

La convocation d’une séance d’information parlementaire sur la mutinerie d’une part et sur les revendications catégorielles des fonctionnaires d’autre part. A ces deux séances, la participation des ministres en charge des dossiers concernés serait souhaitable, pour donner des explications pertinentes qui éclairent et rassurent les populations.
La mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour chacun des sujets concernés, pour aider à la compréhension, à l’évaluation et à l’audit des solutions proposées pour résoudre ces mêmes questions ainsi qu’à l’information du Parlement et du peuple souverain.

Compte tenu de la nature de la mutinerie et de ses répercussions patentes sur la stabilité de la République, LIDER demande aux députés, aux groupes parlementaires et à l’Assemblée Nationale de bien vouloir adopter la démarche proposée et l’inscrire en priorité dans l’agenda de l’Institution.

Fait à Abidjan, le 16 mai 2017

Pour Liberté et Démocratie pour la République
Monique Gbekia
Déléguée Générale de LIDER

PS: LIDER avait déjà émis cette demande le 17 janvier 2017, lors des premières mutineries. Le parti de Mamadou Koulibaly n’a pas été écouté à l’époque. Peut-être que cette fois, les gens feront preuve de plus de discernement et entendront la voix du bon sens?

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