Procès à la CPI : Le Général Guiai Bi Poin raconte l’attitude hors la loi de Séka Séka

A en croire le Général de division Guiai Bi Poin, ex-patron de l’école de Gendarmerie, le commandant Anselme Séka Séka se comportait en hors la loi pendant la crise post-électorale. Il agissait de son propre chef, en dehors du schéma opérationnel mis en place par le chef d’Etat-major des armées, le Général Philippe Mangou.

D’abord parlant de la réunion où Séka Séka est intervenu, le Général Guiai Bi Poin a dit : « On n’était pas fermé à ce genre de demande. Si un officier supérieur a des informations et veut rencontrer les généraux, on n’était pas fermé à cela. N’oubliez pas que Séka est un officier supérieur, parce qu’il est commandant ».

 Puis le général d’éclairer la Cour à la demande du procureur Mme Park sur le rôle joué par Séka Séka pendant la crise. « Il était impliqué dans les opérations militaires, ce n’est pas ce type d’opérations. On le lui a fait savoir à plusieurs reprises. Ses interventions n’étaient pas comprises dans le cadre du commandement unifié. C’est ce qu’on lui a reproché », a expliqué le général témoin.

Il a indiqué que le Général Mangou avait mis en place une chaîne de commandement opérationnel dans lequel toutes les forces sur le terrain devraient intervenir. «Aucune autre force ne peut intervenir en dehors de ce commandement unifié. Tout le monde devrait se mettre à la disposition de chef d’Etat-major », mais Séka Séka n’a pas respecté cela. « Il a été aperçu sur le terrain avec un groupe d’hommes (quelques gendarmes) en train de combattre le commando invisible, avec des véhicules banalisés et des AK 47 ».

Séka Séka a pris le contrôle de l’école de gendarmerie et du CECOS

Le général Guiai Bi Poin a indiqué que les généraux ont reproché à Séka cette attitude, et que le Général Philippe Mangou le lui a « vigoureusement et longuement », fait savoir. « Il lui a dit que s’il se sent assez courageux, qu’il intègre le groupe, fasse les choses à sa demande, dise où et quand il intervient. »

Séka est allé plus loin jusqu’à prendre le contrôle de l’école de Gendarmerie et du CECOS, quand lui, le général Guiai Bi Poin, a quitté l’école parce que des informations précises indiquaient que l’école est « un objectif » et lui-même « une cible » de l’ennemi. Le Général affirme qu’on lui a rapporté que  quand il a quitté son poste, Séka est arrivé à l’école de gendarmerie.  « Il a pris les éléments qui étaient là sous son commandement. Il a intégré le commandant Zoh Loua dans son unité et ils étaient sur le terrain. On m’a rapporté que Zoh Loua était le commandant des unités. Le commissaire Robé est parti lui dire qu’il va prendre la responsabilité du commandement du CECOS. Mais Séka a refusé. Robé me l’a dit au téléphone. On n’était pas content mais on était dans une période tendue, c’était du 2 au 11 avril 2011, la situation était critique, et on ne pouvait rien y faire », explique Guiai Bi Poin.