Tuerie des FDS / Les avocats de Blé Goudé indexent une traîtrise du « chrétien et fils de pasteur »

Les avocats de Charles Blé Goudé n’ont vraiment pas ménagé le général Mangou, en le confrontant à ses propos antérieurs. Le long de l’interrogatoire depuis mercredi 4 au jeudi 5 octobre 2017, Ils ont amené le général à se dédire presque. 

Les avocats de Blé Goudé sont allés jusqu’à confronter Mangou sur sa foi chrétienne en tentant de mettre en relief sa traîtrise et sa responsabilité dans la mort des FDS, pour les avoir conduits sur le champ de bataille malgré qu’il savait, lui Mangou, que Gbagbo a perdu les élections et que "le combat ne méritait d’être mené". Et surtout qu’il avait  eu l’occasion de démissionner quand il était en sécurité à l’ambassade d’Afrique du Sud en Côte d’Ivoire. 

En effet, le général Mangou avait déclaré que, le 3 décembre 2010, lui et le général Soumaîla Bakayako des Forces nouvelles s’étaient rencontrés dans le cadre d’une réunion du CCI au cours de laquelle ils ont tous deux admis que Ouattara a gagné la présidentielle de 2010. Bakayoko lui a proposé qu’ils fassent une déclaration commune dans ce sens, mais qu’il lui a répondu que ce n’est pas le rôle de l’armée de déclarer vainqueur un candidat. La Défense de Blé Goudé l'a pris au mot. 

« Vous avez affirmé à plusieurs rerpises ici que vous êtes chrétien, vous avez cette information que le président  Gbagbo n'a pas gagné les élections, et jusqu'au 30 mars 2011, vous avez envoyé vos hommes au combat, vous avez organisé des opérations (protéger la Rti, Abobo, les différents combats) en sachant, vous chrétien, que vous envoyiez vos hommes mourir pour une cause que vous saviez perdue depuis le 3 décembre 2010. Qu'est ce que votre conscience vous dit ? », lui demande une avocate de Blé Goudé.

Mangou répond en déclarant que, selon la constitution, Laurent Gbagbo demeurait chef de l’Etat de Côte d’Ivoire jusqu’à ce qu’il y ait passation de pouvoir entre lui et le président Ouattara qui, selon lui a gagné l’élection de 2010. C’est donc pour cette raison qu’il a mené les opérations. "Donc, mon attitude est normale'', a déclaré Mangou.

Mais quand il sort de l’Ambassade, ce n’est plus en tant que Cema qu’il se rend chez Gbagbo dans le but de l’informer du bombardement de sa maison que prépare la France.