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Arrestation des journalistes : « Ils veulent qu’on écrive ce qu’ils veulent entendre », déclare un patron de presse

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Arrestation des journalistes : « Ils veulent qu’on écrive ce qu’ils veulent entendre », déclare un patron de presse

Des journalistes et directeurs de publication de quatre organes de presse ivoiriens sont aux mains de la gendarmerie depuis dimanche. Ils ont passé la nuit d’hier au camp de gendarmerie d’Agban. Le procureur de la République les accuse « d’incitation à la révolte, d’atteinte à la sûreté de l’Etat » relative au traitement de la récente mutinerie des forces spéciales.

Sur le plateau de la télévision nationale, le procureur n’a pas été détaillant sur ce qui est reproché aux médias, indiquant qu’ils ont simplement relayé de « fausses nouvelles » sur la question.

Cependant, le Directeur de publication de Le Temps explique. « On nous reproche d’avoir rapporté les propos d’un mutin d’Adiaké et d’une source du ministère de la Défense. On m’a demandé de citer notre source. Ce que j’ai refusé, et j’ai dit que j’assume le contenu de l’article ». Vu les motifs évoqués par le procureur, les journalistes interpellés risquent un procès et même un emprisonnement si les faits sont avérés, conformément à la loi sur la presse ivoirienne.

En effet, aux alinéas 4 et 5 de l’article 69 de ladite qui stipule « est passible des peines prévues par les articles 174 et 175 du code pénal, quiconque par voie de presse », « incite des militaires et des forces de l’ordre à l’insoumission et à la rébellion ; porte atteinte à l’intégrité du territoire national, à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat ».

Un responsable de presse qui a expliqué cet article 69 de la loi sur la presse ivoirienne a confirmé la possibilité d’une incarcération des journalistes si le procureur parvient à convaincre les juges lors du procès. Et la peine qu’ils pourraient encourir selon l’article 174 du code pénal est : « un à cinq ans et d'une amende de 300.000 à 3.000.000 de francs ».

Mais en croire ce responsable de presse, les articles incriminés par le procureur n’ont rien de ce qui leur est reproché. « Si on était dans un pays démocrate, il n’y aurait pas de raison d’incriminer ces articles », dit-il. Mais il dit comprendre l’attitude du pouvoir. « Les gens veulent amener les journalistes à faire ce qu’ils veulent. Ils veulent que les journalistes écrivent ce qu’ils veulent lire les articles », s’est désolé le responsable de média.

 

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