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Société

Interdiction de la fessée à l'ecole: Des leaders d’opinion ivoiriens divisés sur la mesure adoptées dans 76 pays

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Donner une fessée, une tape avec la main ou avec un objet, une gifle et pincer, tirer les oreilles, les cheveux ou encore pousser, sont des gestes qui se classent de nos jours dans la catégoriedes atteintes aux droits des enfants. Cette nature juridique donne du grain à moudre aux activistes des droits spécifiques aux enfants pour réclamer l’interdiction de la fessée.

Pourtant, si l’on s’en tient à des statistiques émanant d’organisations parentales qui s’y opposent en France où a été votée, le 22 décembre 2016, la modification de l'article du code civil qui exclut ‘’tout traitement cruel, dégradant ou humiliant, y compris tout recours à la violence corporelledans le cadre de l'autorité parentale’’, 83% de parents ont eu recours au moins une fois à la fessée. Dans ce contexte de droits des enfants, le débat enfle autour de la classification de la fessée dans la catégorie des ‘’violences éducatives ordinaires’’. Les militants de l’interdiction gagnent du terrain. En Europe, 23 pays sont déjà passés à l’action. 53 autres dans les autres régions du monde ont suivi. Ils vont être rejoints par plusieurs autres qui sont suffisamment avancés sur la question.

Les pas ivoiriens. La Côte d’Ivoire pourrait être de cette vague. La première puissance de l’Uemoa marque déjà de bons points en la matière. En effet, Abidjan a ratifié à ce jour plusieurs textes législatifs qui protègent les droits de l’enfant. Sur la liste, l’on relève, entre autres, la Convention des Nations Unies relatives aux droits de l’enfant (Cde) et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (Cadbe). Mieux, l’article 362 du code pénal ivoirien punit toutes les formes de violence contre un mineur de moins de 15 ans, y compris celles exercées par les parents, tuteurs ou toute autre personne ayant la responsabilité de sa garde ou ayant autorité sur lui.A ces acquis, s’ajoute l’arrêté 0075/MEN/DELC du 29 septembre 2012portant interdiction des punitions physiques et humiliantes à l’endroit des enfants en milieu scolaire. La ministre Kandia Camara signait cet arrêté pour accompagner la mise en œuvre du programme ‘’Ecole, amie des enfants’’ (Eae) qui inscrit la Côte d’Ivoire dans la dynamique d’une éducation non violente.

Leaders d’opinion locaux divisés. Les différents textes recommandent d’accorder une protection spéciale à l’enfant en vue de promouvoir son bien-être physique, moral et social. Mais, pour leur exécution sur le terrain,des leaders d’opinion locaux que nous avons joints au téléphone, hier mardi 17 juillet 2018, ont des avis divergents. « La fessée est un châtiment corporel qui viole les droits de l’enfant. Vu sous cet angle et les abus qui en découlent dans notre société, nous sommes pour son interdiction. Mieux, nous menons le lobbying et le plaidoyer à cet effet », soutient Mamadou Doumbia, dit Doumbess, président du Réseau des acteurs des médias pour les droits de l’enfant-Côte d’Ivoire (Ramede-Ci). « Le problème, ce sont les abus. Sinon, nous avons été à l’école de la chicotte et on en connait les résultats.

Par contre, aujourd’hui, nous sommes à l’ère des droits de l’homme. Cela impose des normes qui n’avaient pas droit de cité avant. Nous ne nous opposons pas à l’interdiction de la fessée. En revanche, nous militons pour une mesure alternative permettant de discipliner les enfants », fait valoir le capitaine Edouard AkaTanoh, président de l’Union nationale des parents d’élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Unapeeci). Mesmin Comoé, secrétaire général du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), abonde dans le même sens. « L’école est déjà une société en soi. Il faut déjà que l’enfant sache que quand son comportement n’est pas conforme à ce que le règlement prescrit, il va être puni. Maintenant, il faut pouvoir peser la punition pour ne pas que cela produise l’effet contraire. C’est-à-dire plutôt que ça motive l’élève, ça le démotive. Il a peur. Et la peur fait qu’il abandonne l’école. Voici la problématique », indique le Sg du Midd.

 
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