Interview - ‘’Yodé et Siro’’ :

Pourquoi êtes-vous à deux pour la célébration des 20 ans de carrière alors qu'à l'origine vous étiez 4 ?

Nous avons été produits au départ par Claude Bassolé qui nous a fait signer à Emi Jat Music. Notre production avait été confiée à la structure. En 1998, lorsque nous sommes allés en France, Alain Texier qui était le directeur d’Emi, ayant eu des problèmes avec Bassolé, nous a proposé de sortir des albums là-bas. Moi et Yodé avons décidé de revenir au pays. Fifi et Bedel eux sont restés.

 

Pourquoi avez-vous refusé la proposition de M. Texier ?

Nous n’avons pas voulu lâcher quelqu’un qui nous a sorti du trou. Bedel lui a intégré un groupe en France et Fifi a perdu la vie suite à un accident de circulation. Lorsque nous sommes rentrés au pays, il fallait changer de nom car les ‘’Poussins chocs’’ étaient un produit d’Emi Jat. Aussi, avec notre producteur Claude Bassolé, nous sommes allés à Showbiz. C’est pourquoi nous avons pris comme noms d’artistes Petit Yodé et l’Enfant Siro.

 

Il y a de nombreux groupes qui se sont disloqués. Qu’est-ce qui explique votre longevité ?

Yodé, c’est le lead. Il a un timbre vocal agréable. En retour, il reconnaît aussi mes qualités de compositeur. C’est à l’image d’une maison. Quand personne n’est à sa place, rien ne marche. Dans un groupe, chacun doit reconnaître le mérite de l’autre. C’est ce qui fait avancer. Le problème, c’est la jalousie et la rivalité.

 

Y a-t-il jamais eu de mésententes entre vous ?

Il y en a eu sur certains points de vue. Il y en a toujours. En studio, il y a des discussions sur des textes, des mélodies à mettre, la manière de chanter. Cependant, on fait intervenir d’autres personnes et on tient compte de leurs avis.

 

En 20 ans, le zouglou a évolué. Quelle lecture faites-vous de la nouvelle génération ?

Nos avons une relève qui se bat bien. Mais,  elle met en avant l’argent au lieu de la formation. Quand on apprend bien, on ne peut que réussir tout ce qu’on entreprend, c’est la base. Il faut aussi que les jeunes s’organisent. C’est après cela qu’on pense au succès.

 

Que recherchez-vous à travers les soutiens des autorités?

Nous ne recherchons rien. C’est Dieu qui choisi les hommes politiques. C’est pourquoi, quand on entreprend quelque chose sans leur bénédiction, ce n’est pas bien. Pendant ces 20 ans, nous avons bercé la Côte d’Ivoire. Notre souhait, c’était que le président de la République, lui-même, vienne nous faire une surprise au concert.

Mais il y a des personnes, comme le président de l’Assemblée nationale (PAN) Guillaume Soro, qui sont à l’origine du zouglou et qui nous apportent leur soutien. Il a été secrétaire général de la Fesci (fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, ndlr) et c’est une idole pour cette jeunesse. Nous l’attendons lui-même. Nous avons aussi les encouragements du ministre de la Jeunesse, Sidi Touré. La musique que nous faisons, c’est pour éduquer les jeunes.

Le ministre des Sports, Albert Amichia est à la base notre éclosion. Pendant que nous ne faisions que le wôyô, il nous envoyait partout. C’est grâce à lui que j’ai serré la main au Président Bédié, pour la première fois. Le ministre du Commerce, Jean-Louis Billon, pour nous, incarne le travail bien fait.

 

Que prévoyez-vous pour le public qui se déplacera, ce soir ?

Nous allons partager tout ce que nous avons construit avec lui durant ces 20 années. Ce sera magique. C’est pourquoi, nous avons voulu avoir toutes ces personnes qui étaient au commencement et qui nous ont vus grandir. Cela nous fera plaisir.