Révision tarifaire du transfert d’argent par mobile money: Ce que disent des usagers

Mardi 5 mars 2019, nous avons fait le tour dans certaines communes d’Abidjan pour faire le constat des nouveaux frais des opérations mobile money. Sur le terrain, nous avons rencontré des usagers surpris et mécontents.

Boha Bi Ezéchiel (élève en terminale à Koumassi) : « On ne travaille pas, ça sera difficile pour nous »

«  Ah, moi je ne savais pas que les frais avaient augmenté. Je n’ai pas encore fait de transactions. C’est récemment que j’ai ouvert mon compte mobile money, car je dois recevoir de l’argent de mon papa qui est en déplacement. Nous les élèves, on ne travaille pas, ce sera difficile pour nous ! Surtout, lorsqu’on nous envoie de l’argent, c’est rare que les frais sont payés ».

Kablan Guillaume (maintenancier à Vridi) : « L’agence où j’ai effectué le transfert ne m’en a pas informé »

«  C’est incroyable ! Donc, ils se lèvent un matin, ils changent les prix sans tenir compte de nos avis ? Moi je n’étais pas informé. C’est vous qui venez de me mettre au courant, sinon hier, j’ai envoyé de l’argent à mes enfants au village, mais je n’ai pas remarqué le changement. L’agence où j’ai effectué le transfert ne m’en a pas informé ».

Koné Stéphanie (technicienne dans une entreprise à Cocody) : « Je suis obligée de l’accepter »

« Oui, ils ont augmenté, qu’est-ce qu’on peut faire ? C’est une situation qui nous est imposée. Je suis obligée de l’accepter, étant donné que j’ai mon argent sur ce compte. A défaut de garder mon argent à la maison, je le sécurise sur mon compte. C’est comme ma banque, et en cas de besoin, je vais y retirer de l’argent ». 

Gnaoré kobé Daniel (enseignant dans la commune de Marcory) : « Ils se foutent de nos conditions de vie »

« Orange money, Moov money, Mtn money, ils sont tous pareils. L’Etat doit les sanctionner. Ils se foutent de nos conditions de vie, ils pensent que nous sommes tous riches. Il faudrait qu’ils sachent qu’il y a les uns et les autres. Si eux ils ont les moyens, nous on n’en a pas ».

Dobé Giselle (commerçante en Zone 4) : « on ne pourra plus économiser »

« Je suis contre ce changement. On ne sait plus où rentrer, actuellement rien ne marche. Les 10 francs, 15 francs qu’ils ont ajoutés, ce n’est certes pas beaucoup mais ça ne nous arrange pas. Le gouvernement doit intervenir dans cette affaire. Qu’ils aient pitié de la population, sinon à cette allure, on ne pourra plus économiser ».

Cissé Dramane (comptable) : « une seule personne ne peut mener la lutte »

« Moi personnellement, je n’approuve pas ce changement, mais je constate que certaines personnes n’y trouvent aucun inconvénient, vu que chaque jour, elles continuent de faire des transferts. Je pense que c’est parce qu’on ne se révolte pas qu’ils ne revoient pas les prix. Tout compte fait, une seule personne ne peut mener la lutte, donc on fait avec ».

Cyrille Bony (commerçant) : « on doit entrer en grève »

«  Je partais faire un dépôt, et c’est comme ça que j’ai appris que les tarifs ont changé. Pourtant, c’est à travers ces transactions que je mène mes affaires, à défaut de me déplacer. Trop, c’est trop ! On doit entrer en grève. Nous ne sommes pas dans ce pays pour supporter les caprices des opérateurs de téléphonie mobile ».