
Le 6 août 2018 restera certainement un jour mémorable dans l’histoire de la présidence d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. En ce jour commémorant l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le président de la république a tenu le discours le plus attendu depuis ses sept ans au pouvoir.
En effet, à l’occasion de la célébration de la 58e édition de la fête nationale, le chef de l’Etat Alassane Ouattara a dit son discours dans lequel il s’affiche comme un véritable « Ivoirien nouveau », concept qu’il a lui-même lancé lors de la présidentielle de 2015.
« Mes chers compatriotes, Je veux placer cette fête de l'indépendance sous le signe d'un nouveau départ, d'une nouvelle chance que nous nous donnons pour faire grandir la Côte d’Ivoire dans l'amour, dans la confiance mutuelle et dans la solidarité. L’histoire récente de notre pays, tout comme l’évolution du monde, nous oblige à bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle », a déclaré le président Ouattara.
Et pour ce nouveau départ, que de surprises ! Le chef de l’Etat a accepté de satisfaire les appels des Ivoiriens et de la communauté internationale relatifs à la réconciliation nationale. II a décidé d’amnistier les prisonniers politiques, de recomposer la Commission électorale indépendante pour des élections crédibles, il s’est engager à laisser la place aux plus jeunes à la présidentielle de 2020.
L’engagement du chef de l’Etat à réconcilier les Ivoiriens était attendu au lendemain de sa réélection. Investi président en mai 2011 à l’issue d’une crise post-électorale meurtrière et dans un climat tendu où l’on notait des velléités de déstabilisation, le président Alassane Ouattara a eu à user d’une main de fer pour asseoir son pouvoir et tiédir les ardeurs des déstabilisateurs. Poursuites judiciaires, arrestations, emprisonnements, jugements, exil pour les uns et les autres ; bâillonnement de l’opposition, et même de la presse proche de l’opposition, tout y est passé. L’on a parlé de justice de vainqueurs, mais cela se comprenait aisément.
Mais plus les années passaient et plus le pays retrouvant sa stabilité, le président lui-même affirmant que le pays a retrouvé sa paix, des voix à l’intérieur et à l’extérieur du pays commençaient à s’élever pour inviter le chef de l’Etat a donné un coup d’accélérateur à la réconciliation nationale qui était le défi de sa présidence. Hommes politiques, société civile, guides religieux, diplomates, communauté internationale, tous, à chaque fois qu’ils avaient l’occasion, appelaient à la libération des détenus politiques, à une décrispation. Jusqu’à ce vienne la fin du premier mandat de Ouattara en 2015.
L'appel à l'Ivoirien nouveau
Candidat à sa propre succession et dans la nécessité de passer à une autre étape en épongeant le passé, le président Alassane Ouattara a appelé ses compatriotes à devenir de nouveaux personnes d’où le concept d’Ivoirien nouveau. Son gouvernement et ses alliés ont fait l’écho de ce concept que certains observateurs voyaient comme un simple slogan de campagne. Et ces derniers auront raison. Cet ivoirien nouveau, on ne l’a point vu chez ses précurseurs, sinon dans le sens négatif. L’on a assisté à des palabres intestines entre alliés du pouvoir, à des soulèvements militaires, des grèves dans la fonction publique, au divorce entre alliés du pouvoir, à des poursuites contre les opposants, à des arrestations dites arbitraires. Toute chose qui a fait craindre le pire car le sang est encore versé en Côte d’Ivoire et des personnes y ont perdu la vie.
La situation socio-politique est restée la même avec l’emploi de la puissance étatique pour imposer une Commission électorale indépendante pourtant décriée, l’organisation des élections, l’élaboration et le vote de la constitution, piétinement de la constitution, et bien d’autres attitudes dignes de « l’Ivoirien ancien ». Et toujours les voix se sont élevées pour interpeller le chef de l’Etat sans avoir gain de cause, jusqu’à ce 6 août 2018, contre toute attente. Oui ce 6 août qui rentrera dans les annales de l’histoire de la Côte d Ivoire et de la présidence de Ouattara, eu égard à la joie que procure le discours du président de la république aux Ivoiriens. Le chef de l’Etat a pris l’engagement d’œuvrer à la réconciliation nationale.
« L’union est une nécessité pour notre avenir commun ; elle est une exigence qui transcende les ambitions et les intérêts individuels. Pour ma part, en tant que Président de tous les Ivoiriens et de toutes les Ivoiriennes, je prends l’engagement, devant la Nation, de consolider cette oeuvre de cohésion nationale », a dit Alassane Ouattara.
Il reste maintenant de traduire cet engagement en réalité et que l’ensemble des Ivoiriens acceptent de travailler dans ce sens comme l’a souhaité le chef de l’Etat.
« A tous nos concitoyens, particulièrement ceux qui ont payé un lourd tribut lors de ces évènements douloureux, je leur demande de bien vouloir accepter de pardonner. Je voudrais leur dire qu’ils continueront de bénéficier d’une attention particulière de l’Etat. Je leur demande aussi de s’inscrire résolument dans la dynamique de la réconciliation nationale… je voudrais en appeler à la responsabilité de la classe politique afin que le débat politique soit apaisé. Je l’ai déjà indiqué, tous ceux qui souhaitent être candidat à l’élection présidentielle de 2020 pourront l’être, conformément aux dispositions de la Constitution de la troisième République », a souhaité le président Alassane Ouattara.
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