Les juges de la CPI ont remis leurs motivations écrites sur l’acquittement prononcé il y a six mois en faveur de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Les magistrats démontent, point par point, les poursuites contre l'ancien président ivoirien et l'ex-chef des Jeunes patriotes pour crimes contre l’humanité commis en 2010 à la suite de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
Les juges évoquent tout d’abord la « déconnexion globale » entre le récit de l’accusation et les preuves apportées au dossier, y compris les témoignages entendus au cours du procès débuté en janvier 2016. Deux des trois magistrats estiment que la thèse du procureur reposait « sur des bases incertaines et douteuses », « un récit manichéen et simpliste d’une Côte d’Ivoire décrite par le procureur comme une société polarisée » entre les militants pro-Gbagbo et les partisans d’Alassane Ouattara, les deux candidats en lice à la présidentielle de novembre 2010.
Pour les deux juges qui ont prononcé l’acquittement, auquel s’oppose la troisième juge, aucun crime contre l’humanité n’a été commis par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, c’est-à-dire qu’aucune politique visant à attaquer des civils de manière généralisée et systématique - c’est la définition du crime contre l’humanité - n’a été mise en œuvre.
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