Hier à Daoukro, l'appel de Bédié aux anciens de la Fesci

C'est une forte délégation de l'Union nationale de la fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Una-fesci), conduite par son président, Martial Ahipeaud qui s'est rendue hier, mercredi 20 février 2019, à Daoukro, village natal, du président du Parti démocratique de Côte d'ivoire (Pdci-Rda). Henri Konan Bédié n'a pas manqué de lancer un appel aux anciens de la Fesci au moment où il s'apprête à porter sur les fonts baptismaux une nouvelle plateforme des partis politiques qui «partagent la vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée».

Pour l'Una-Fesci, cette rencontre s'inscrit dans le cadre de son programme de présentation et d'information, aux autorités, aux institutions et chancelleries, ainsi qu'aux organisations de la société civile et aux partis politiques.

Hier donc, c'est dans la joie que les ''fescistes'' ont échangé pendant environ une heure avec leur hôte, Henri Konan Bédié qui était heureux de revoir Martial Ahipeaud, un des secrétaires généraux de ladite fédération quand l'actuel président du Pdci-Rda était président de la République. On pouvait noter la présence aussi d'Eugène Djué, Konaté Navigué, Attéby William...

Deux interventions ont marqué cette cérémonie. Il s'agit de celle du président de l'Una-Fesci et du président du Pdci-Rda. «Nous sommes venus vers vous parce que vous représentez une des icônes de notre pays. En son temps, nous avons été dans une dynamique particulière. Cette organisation avait été mise en place et a rencontré une hostilité relative parce que vous étiez aux affaires à l'époque avec le président Houphouët-Boigny. Vous étiez en train de construire un Etat et nous étions en train de revendiquer un certain nombre de choses », a d'abord fait remarquer M. Ahipeaud.

«Nous avons commis des actes qui ont certainement blessé des gens, qui ont créé des situations inopportunes, alors nous souhaitons, au nom de cette organisation, demander pardon aux Ivoiriens Dîtes aux populations de Côte d'Ivoire que leurs enfants leur demandent pardon pour les actes qu'ils ont commis dans le passé», a-t-il ajouté avant de remercier le président Henri Konan Bédié qui fut celui-là même qui a donné la légalité à la Fesci.

La Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci) est une association ivoirienne d'élèves et étudiants née dans les années 1990. Il s'agissait pour les étudiants, conduits par Martial Joseph Ahipeaud, le premier secrétaire général de leur organisation, de lutter pour réclamer certains droits qui ne leur étaient pas reconnus sous le régime du Pdci. 28 ans plus tard, ayant pris conscience de leur responsabilité dans le pays, ils ont décidé de mettre sur pied l'Una-Fesci dont l'objectif est la réconciliation et la solidarité entre les membres. «En mettant en place l'Una-fesci, il s'agit pour nous de contribuer à la réconciliation et à la cohésion sociale», a affirmé Martial Ahipeaud.

Assis en face des anciens ''fescistes'', Henri Konan Bédié n'est pas passé par quatre chemins pour accepter le «pardon» de ses hôtes. «J'ai écouté l'objet essentiel de votre visite. Le pardon que vous demandez est accepté», a réagi l'ancien président ivoirien. «C'est au nom des anciens hommes politiques dont je suis devenu le doyen que j'accepte cette demande de pardon», a-t-il indiqué.

M. Bedié a souligné à ses hôtes que la paix et la réconciliation lui sont si chères, raison pour laquelle il a décidé de mettre en place «bientôt» une plateforme de tous les fils et filles de la Côte d'Ivoire qui partagent une vision de paix et de réconciliation. «Quelque soient vos sensibilités, vous êtes invités, tous, à vous inscrire dans cette dynamique de réconciliation et de paix », a lancé le président du Pdc à ses visiteurs.