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Politique

Invités à un débat: Francis Wodié parle encore de la Constitution et critique le viol des règles par des dirigeants

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Le Pr Francis Wodié était hier, mercredi 28 mars 2018, face aux étudiants de l’Université méthodiste de Côte d’Ivoire (Umeci) à Cocody. Invité par l’Association des étudiants juristes de Côte d’Ivoire, section de l’Umeci, à se prononcer sur la Constitution ivoirienne du 8 novembre 2016, l’ex-président du Conseil constitutionnel a préféré parler des problèmes liés au respect, à l’utilité, au mode d’élaboration, et à l’application de la Constitution.

Conscient de la controverse suscitée par sa dernière sortie dans la presse, c’est un Francis Wodié très sobre qui a décidé de rester circonspect et abstrait dans les notions de droit constitutionnel qu’il a partagées avec les étudiants. Tout en se limitant aux considérations d'ordre général sur le sujet, le conférencier a mis un accent particulier sur le respect de la Constitution, présentée comme la norme supérieure. « Dans un Etat de droit, il y a une superposition des normes. La Constitution étant la norme supérieure, il y a obligation pour tous les organes constitués, pour tous les pouvoirs constitués, (exécutif, législatif, judiciaire) de respecter les dispositions de la Constitution et de les appliquer », a-t-il indiqué. Puis d’ajouter qu’il appartient à ceux qui considèrent que certaines dispositions inférieures ne sont pas conformes à la loi fondamentale, d’emprunter les voies ouvertes par la Constitution pour obtenir un redressement. « Pour que, au sein de l’Etat, la Constitution demeure l’acte suprême auquel nous sommes tous soumis », a-t-il fait observer.

Des dirigeants qui violent les règles. A la question de savoir pourquoi des dirigeants révisent les Constitutions à leur guise, selon leurs intérêts et sans sanction, Francis Wodié a esquissé une réponse qui a surpris plus d’un. « Moi, je n’en connais pas. Si j’en connaissais un, je l’aurais rappelé à l’ordre. (…) Nos dirigeants ne violent pas impunément les règles, je n’y crois pas », a-t-il commencé, avant de se reprendre par la suite. « Il y a des dirigeants qui ont tendance à violer les règles établies », dira-t-il, non sans expliquer les raisons qui sous-tendent cette tendance à violer les règles établies dans la société. « Ces dirigeants seront portés à violer les règles s’ils savent qu’ils peuvent violer ces règles sans réaction au plan juridique, c’est-à-dire sans que ceux qui ont le droit d’introduire des recours n’en usent, et sans réaction au plan politique ». Touchant aux confins du droit et du politique, le fondateur du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a estimé que les citoyens ne doivent pas être que des sujets de droit, mais des acteurs qui concourent à l’élaboration des règles de droit. « Les sujets de droit doivent agir en tant que sujet de droit. Donc, il ne dépend pas que d’un individu, quel qu’il soit, pour que l’Etat de droit fonctionne correctement. Il faut que chacun, chaque citoyen, étant à sa place, jouant son rôle, on puisse avancer vers le fonctionnement d’un Etat respectant les règles édictées et sachant que violant ces règles, il s’expose à être sanctionné. Nous avons tous obligation de respecter les règles que nous nous sommes données », a dit le conférencier.

La responsabilité. Poursuivant, il a indiqué que le respect des normes dépend de la responsabilité des citoyens. En la matière, il a distingué deux types de responsabilités qui se conjuguent : la responsabilité individuelle et la responsabilité collective, qui peut affaiblir la responsabilité individuelle ou contribuer à la consolider. « Donc, évitons de dire trop rapidement que les autres sont responsables de tout ce qui se passe chez nous. Nous sommes tous, à un niveau ou à un autre, responsable de ce qui se passe. Tâchons de le reconnaître et apportons chacun notre contre contribution pour réduire tout ce qu’on considère comme anomalie, irrégularité ou faiblesse, pour que le droit ne reste jamais qu’un moyen au service de certaines finalités qui dépassent chacun de nous. Que les règles de droit soient toujours au bénéfice des hommes, pour le bénéfice des hommes, pour le développement des sociétés », a-t-il conclu.

 
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