
La Jeunesse Étudiante Catholique de Côte d'Ivoire (JEC-CI) a dévoilé les premiers bilans de sa campagne nationale axée sur la santé mentale et la lutte contre les addictions chez les jeunes. Cette présentation a eu lieu au Centre de recherche et d'action pour la paix (Cerap) à Cocody, en présence de représentants de l'Église Catholique, du Ministère de l'Éducation Nationale et de plusieurs partenaires.
Une campagne essentielle face aux défis actuels
Sous le thème "Pour une jeunesse engagée, Jécistes de Côte d'Ivoire, luttons contre les addictions et promouvons l'équilibre mental", la JEC-CI a lancé cette initiative en novembre 2024. L'objectif principal est de s'attaquer aux problèmes croissants dans les écoles ivoiriennes, tels que les troubles psychologiques, les addictions et le désintérêt pour les études. Estelle Sialou Yao, la responsable nationale de la JEC-CI, a alerté sur l'augmentation des problèmes de santé mentale chez les jeunes, notamment la dépression et les idées suicidaires, soulignant l'importance du dialogue et du soutien.
Des résultats prometteurs et des défis à relever
La campagne a touché plus de 24 000 élèves, dont 4 400 jeunes filles, grâce à des ateliers, des actions sur les réseaux sociaux, des rencontres éducatives et des activités sur le terrain dans dix diocèses. Une initiative spécifique, "Jeune fille, quelles attitudes adopter pour ton bien-être ?", a ciblé les jeunes filles entre novembre 2024 et avril 2025. Dao Sophie, la secrétaire générale adjointe de la JEC-CI, a exprimé sa satisfaction, notant que le travail accompli en un an représente le double de ce qui était fait précédemment en deux ans.
Les campagnes ont particulièrement insisté sur l'utilisation responsable des médias sociaux, un outil clé pour prévenir les problèmes de comportement chez les adolescents. Cependant, la JEC-CI a également rencontré des difficultés, comme le manque de ressources, une coordination institutionnelle insuffisante et des problèmes logistiques. Face à cela, l'organisation a formulé des recommandations au gouvernement, aux ONG, aux parents et aux administrateurs scolaires pour renforcer les partenariats et maximiser l'impact futur.
Un appel à l'amélioration du système scolaire
Le Père Franck Herman Soko, aumônier national de la JEC-CI, a dressé un tableau préoccupant du système scolaire ivoirien, le considérant comme un facteur aggravant de la fragilité mentale des élèves. Il a critiqué les classes surchargées qui empêchent un suivi personnalisé et favorisent la moquerie et l'humiliation, conduisant à l'abandon scolaire. Il a également dénoncé la multiplication des écoles privées non conformes, souvent installées dans des conditions risquées qui exposent les élèves, y compris à la consommation de drogues.
Le Père Soko a exhorté les autorités à cesser d'approuver ces écoles et à améliorer les conditions générales d'enseignement. Il a aussi souligné la situation difficile des enseignants du privé, souvent impayés, craignant que cela n'affecte le secteur public, notamment lors des examens.
Le bureau national de la JEC-CI compte utiliser ce bilan pour défendre un système scolaire ivoirien plus sain, plus inclusif et plus juste. Estelle Sialou Yao a exprimé l'espoir que leurs actions influenceront les décideurs éducatifs, réaffirmant l'engagement de la JEC-CI envers la jeunesse ivoirienne. La cérémonie s'est conclue par la remise officielle des rapports aux institutions et partenaires présents.
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