L’affaire de l'interpellation de l'imam Aguibou fait grand bruit depuis quelques temps. Pour éclairer la lanterne de tous, le procureur de la République a tenu à apporter des précisions.
Dans une conférence de presse animée vendredi 13 juillet 2018 à son cabinet au Palais de justice du Plateau, Adou Richard a dit regretter que ‘’depuis l’interpellation de l’Imam Touré Aguibou, certains de nos concitoyens élèvent de virulentes contestations et tentent, à l’occasion, d’opposer l’État aux communautés religieuses, d’une part, et les communautés entre elles, d’autre part’’.
Pourtant, martèle le Procureur de la République, dans le cas d’espèce, il ne s’agit nullement de museler un guide religieux, encore moins de l’empêcher de jouer son rôle dans l’éveil des consciences de ses fidèles. « Concernant l’Imam Touré Aguibou, des propos appelant à la haine et à la discrimination tribales et religieuses, ainsi qu’à la discrimination scolaire, ont été tenus de façon répétitive et abondamment diffusés. Lesdits propos, également xénophobes, contraires à la loi parce qu’incitant à commettre des infractions, sont prévus et punis par les articles 169 et 200 du code pénal et 3, 6, 8 et 10 de la loi n° 2015 -493 du 07 juillet 2015 portant répression du terrorisme », a appris l’homme de Droit.
Pour le Procureur de la République, les poursuites initiées devant le juge d’instruction contre l’Imam Touré Aguibou ne le sont ni contre une communauté ni contre une religion, mais contre une personne ayant tenu des propos contraires à la loi, a-t-il insisté. Indiquant que la peine concernant les faits de xénophobie, incitation à la haine et apologie du terrorisme vont de 5 à 10 ans. « Nous sommes dans un Etat où chacun est libre de s’exprimer, mais à condition que ça ne heurte pas la loi », a-t-il rappelé.
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