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Capitaine Ibrahim Traoré aux autorités ivoiriennes : « La balle est dans leur camp »

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Capitaine Ibrahim Traoré aux autorités ivoiriennes : « La balle est dans leur camp »

Les rapports avec la Côte d’Ivoire, le Président de la transition burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré, les a abordés lors de son entretien avec les journalistes de la RTB, le 26 avril 2024, depuis Bobo-Dioulasso.


Monsieur le Président, on va parler maintenant de diplomatie. Comment se porte la coopération avec les pays voisins du Burkina Faso ?


Capitaine Ibrahim Traoré :  (…) Du côté de la Côte d’Ivoire, il y a du développement à faire. Il faut qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments. Tous les déstabilisateurs du Burkina sont là-bas. Ils ne se cachent pas. Les officiels ivoiriens ont parlé mal du Burkina. Sur les plateaux télé (…), je ne pense pas qu’au Burkina, une chaine privée ou publique insulte des autorités d’autres pays ouvertement, parfois de façon vulgaire. Mais ça se fait là-bas sans mot dire. Tous ceux qui tentent de déstabiliser le Burkina se retrouvent là-bas. A un moment, il faut arrêter l’hypocrisie. Il faut dire la vérité. Il y a un problème. Il y a un problème avec les autorités de ce pays.


Quels sont vos rapports avec le président Alassane Ouattara ?


Capitaine Ibrahim Traoré : Nos rapports…. C’est comme je l’ai dit, il y a un problème. On n’a pas de contacts particuliers. On regarde la situation. On suit. Je ne peux pas vous donner plus de détails.


Jusqu’à présent, vous n’avez pas eu l’occasion de discuter avec le Président Alassane Ouattara ?


Capitaine Ibrahim Traoré : Au début, on a échangé au téléphone. Il nous a envoyé des émissaires. On a discuté. On a espéré que les choses aillent dans le bon sens. Mais peut-être qu’on n’a pas accédé à certaines choses, je ne sais pas. Mais nous ne pouvons pas nous mettre dans une certaine moule. Nous sommes venus avec une vision, un objectif.


Tant qu’on sera dans notre moule, on sait qu’on aura des difficultés avec certains. On ne sait pas ce qui s’est passé. Sinon, il avait le contact. Mais ça s’est rompu et avec les gens qui ont commencé à partir là-bas, ceux qu’on recherchait. Il n’y a pas eu de coopération. Jusqu’à ce jour, on observe.


Il y a eu des incidents à la frontière avec la Côte d’Ivoire. On parle de soldats burkinabè qui sont détenus par la partie ivoirienne et vice-versa. Alors quelle est la situation sur ce plan ?


Capitaine Ibrahim Traoré : C’est quelques incidents mineurs. Ce n’est pas un problème pour nous. Nous sommes en guerre. Donc ce ne sont pas des incidents à nos yeux. Vous ne pouvez pas comprendre ce que je dis, mais nous nous sommes en guerre et nous nous sommes préparés à tout. (…)


Vous confirmez qu’il y a des soldats qui sont détenus de part et d’autre ?


Capitaine Ibrahim Traoré : Oui ! La dernière fois pendant l’opération, il y a un soldat et un VDP que les forces ivoiriennes ont appréhendés et amenés à Abidjan. Avant ça, il y a deux gendarmes aussi ivoiriens qui avaient fait incursion. Mais il y a eu plusieurs incursions. Je pense que la dernière fois à la rencontre, ils leur ont amené les fiches avec tous les noms. Il y a eu plus d’une vingtaine de fois où les forces ivoiriennes sont rentrées sur le territoire. Mais on n’a jamais pris garder. Mais les deux (gendarmes), c’était un cas particulier. Voilà pourquoi on les avait pris pour question de renseignement.


Pendant l’opération du 15e bataillon, deux soldats sont allés pour payer de la cigarette, je crois, dans un village curieusement habité à 2 km de la frontière et les forces ivoiriennes les ont pris. Mais je suis curieux de voir qu’ils étaient présents. Ils ont pu appréhender les deux soldats et que tous ces terroristes qui sont rentrés et ils n’ont pas réagi.


C’est donc un incident isolé. Nous, on continue le combat.


Monsieur le Président, est-ce que la récente rencontre entre les ministres en charge de la défense des deux pays va permettre peut-être de détendre la situation ?


Capitaine Ibrahim Traoré : On espère. Mais je dirais que la balle est dans leur camp. Voilà, ils ont souhaité la rencontre. On n’a pas refusé. Ça s’est bien passé. Ils ont eu des échanges. On les regarde.


Maintenant, il y a des gens qui sont poursuivis qui sont là-bas. Il y a des gens qu’on va poursuivre. Ils ont eu des échanges francs. On les regarde maintenant.

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