Réuni le 20 mai à Addis-Abeba, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA a examiné la transition politique au Mali. À l’issue de cette session, l’UA a publié un communiqué révélant ses préoccupations.
Elle a notamment souligné l’importance du Dialogue inter-Maliens pour la Paix et la Réconciliation nationale, tenu du 13 avril au 10 mai 2024, mais a exprimé des réserves quant à « l’absence de participation politique inclusive, causée par la suspension des activités politiques depuis le décret du 10 avril ».
L’UA a fermement critiqué la « suspension des activités des partis politiques », une mesure qui a conduit de nombreux partis à boycotter le Dialogue inter-Maliens. Elle a invité les autorités de la Transition à « reconsidérer cette décision pour garantir l’inclusivité du processus de transition ».
Le Conseil de Paix et de Sécurité a également souligné que la fin de la deuxième période de transition nécessitait des consultations larges pour parvenir à un consensus sur la feuille de route des prochaines élections.
Cet appel de l’UA intervient dans un contexte où la présidentielle, initialement prévue pour février 2024, a été reportée sine die.
Aucune nouvelle date n’a été annoncée par le gouvernement, laissant le processus électoral dans l’incertitude. L’UA a insisté sur la nécessité pour les autorités de transition de « respecter les engagements pris envers le peuple malien, conformément à la charte de transition ».
Le Conseil de Paix et de Sécurité a recommandé l’organisation d’une mission d’information au Mali pour discuter des conclusions du Dialogue inter-Maliens et identifier des opportunités de collaboration.
Il a également souligné l’importance de nommer un Haut représentant de l’UA au Mali pour renforcer le leadership de la Mission de soutien de l’UA au Mali et au Sahel (MISAHEL).
Depuis le départ de M. Maman Sambo Sidikou, la MISAHEL est actuellement dirigée par M. Fulgence Zeneth qui assure l’intérim depuis septembre 2023.
Intégration régionale et stabilité
Au niveau sous-régional, l’UA a exprimé sa préoccupation face à la décision du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de la Cédéao.
L’organisation a encouragé ces pays à reconsidérer leur décision pour favoriser l’intégration régionale et a plaidé pour la reprise du dialogue entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel (AES).
Sur le plan continental, l’UA a exprimé sa profonde inquiétude quant à la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement et des transitions politiques prolongées, exacerbées par le terrorisme et l’insurrection.
Actuellement, cinq pays africains, dont le Mali, sont dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État.
L’Union Africaine continue de jouer un rôle crucial dans l’accompagnement du Mali vers une transition démocratique et la stabilité régionale, en appelant à des mesures concrètes et inclusives pour le retour à l’ordre constitutionnel.
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