Le corps de l'évêque camerounais repêché des eaux du fleuve Sanaga début juin présentait bien des « marques de violence », selon les évêques catholiques camerounais. La conférence épiscopale camerounaise contredit les résultats d'une autopsie et réitère sa « certitude » que le prélat a été « assassiné ».
« Les évêques maintiennent leur déclaration du 13 juin 2017 selon laquelle Mgr Jean Marie Benoît Bala a été assassiné », selon un communiqué de la conférence épiscopale camerounaise daté de lundi 10 juillet et obtenu mardi soir par l’AFP. « La certitude morale des évêques repose entre autres sur le fait que le corps qu’ils ont vu et reconnu au bord de la (rivière) Sanaga et à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé et qui était la dépouille de Mgr Jean Marie Benoît Bala, portait des marques de violence », ont-ils ajouté.
La justice privilégie la thèse de la « noyade »
La justice camerounaise avait pourtant conclu à une « absence de toute traces de violence » le 4 juillet, à la suite d’une autopsie réalisée par deux médecins légistes étrangers. « La noyade est la cause la plus probable du décès de l’évêque », avait estimé le procureur de la République près la Cour d’appel du centre. D’après lui, deux autres autopsies ont été réalisées par des médecins camerounais, sans que leurs résultats soient publiés.
Le 2 juin 2017, le corps de Mgr Bala, 58 ans, évêque de Bafia (centre du pays), a été repêché dans le fleuve Sanaga, plus de 48 heures après sa disparition. Dans son véhicule a été retrouvé le message : « Je suis dans l’eau ». Dans son communiqué de ce lundi, la conférence épiscopale camerounaise précise également que « les autorités de l’Église catholique n’ont pas reçu le corps de Mgr Jean Marie Benoît Bala. Elles attendent que ce soit fait, après l’identification de la dépouille ».
De nombreuses affaires non élucidées
Les résultats de l’enquête ouverte en juin pour « mort suspecte » seront rendus publics « le moment venu », a déclaré le procureur début juillet. « Voilà un meurtre de plus, et un de trop », estimaient les évêques camerounais en juin, exigeant « que toute la lumière soit faite sur les circonstances et les mobiles de l’assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala ».
De nombreuses affaires impliquant des meurtres ou disparitions de religieux ne sont toujours pas élucidées au Cameroun, comme le relatait Jeune Afrique la semaine dernière. Parmi les cas recensés : le père Antony Fontegh tué à Kumbo (Sud-Ouest) en 1990, les soeurs de Djoum (Est) mortes en 1992 et le père Engelbert Mveng tué à Yaoundé en 1995, ou encore l’abbé Joseph Mbassi en 1988 et l’évêque Mgr Yves Plumey en 1991.
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