Quatre personnes arrêtées au Sénégal à la suite de la diffusion d'un photomontage jugé offensant pour le président Macky Sall sur la messagerie WhatsApp ont été inculpées et placées sous mandat de dépôt, a-t-on appris auprès d'un de leurs avocats.
Arrêtées en début de semaine par la gendarmerie, ces quatre personnes – trois femmes et un homme âgés d’une vingtaine d’années – ont passé de vendredi à samedi leur première nuit en prison à Dakar, a précisé à l’AFP l’avocat Bassirou Sakho, qui représente une des jeunes femmes, étudiante.
Le juge d’instruction les a inculpées de diffusion d’image contraire aux bonnes moeurs et d’association de malfaiteurs, mais n’a pas retenu le chef d’outrage à l’institution présidentielle, a indiqué Me Sakho vendredi soir.
Il leur est reproché d’avoir partagé sur le groupe WhatsApp auquel ils appartiennent un photomontage sur lequel le visage du chef de l’Etat a été superposé au corps d’un homme nu.
Selon les médias sénégalais, qui n’ont pas publié l’image incriminée, une cinquième personne, actuellement en Gambie et soupçonnée d’avoir envoyé le photomontage, est activement recherchée.
C’est un membre du groupe sur WhatsApp, en désaccord avec la diffusion de ce photomontage, qui aurait saisi la gendarmerie, selon les médias.
Le délit de « diffusion d’image contraire aux bonnes moeurs » est passible au Sénégal d’un mois à deux ans d’emprisonnement et d’une amende de 25.000 à 300.000 francs CFA (38 à 457 euros).
Cette affaire intervient dans un climat pré-électoral, avec la clôture cette semaine des listes pour le scrutin législatif du 30 juillet.
Le Sénégal, un des rares pays africains à n’avoir connu aucun coup d’Etat depuis son indépendance en 1960, et qui a vécu deux alternances pacifiques, en 2000 et en 2012, est souvent vanté comme un modèle de démocratie sur le continent.
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