
Une nouvelle mesure impopulaire du pouvoir Ouattara, dans la filière teck, pourrait provoquer un drame social. 30 000 personnes sont en effet menacées par l’application d’un décret vieux de 1995, interdisant l’exportation en grumes du teck, alors que de magnifiques panneaux publicitaires, répartis dans les villes de Côte d’Ivoire, annoncent la fortune pour ceux qui planteront du teck. Campagne orchestrée par l’État de Côte d’Ivoire qui vante les mérites et les vertus de cet arbre, force est de constater que l’envers du décor révèle une autre réalité.
Mesure du teck, la réalité est toute autre !!
[Côte d'Ivoire - exploitation-teck, un drame social se profile à l'horizon pour 30 000 personnes]
Jusqu’au 9 avril 2016, le teck pouvait être exporté en grumes; après avoir été coupé vers l’âge de vingt ans, ébranché puis transporté, il était mis dans des conteneurs et expédié vers le seul pays acheteur de ce bois : l’Inde.
Arrivées à destination, les plus belles billes étaient travaillées avec des outils industriels spécifiques pour devenir des petits linteaux pour la fabrication de fenêtres. La plus grande partie était utilisée pour une action aussi étonnante que culturelle : la crémation des morts !
Ce commerce florissant permettait à de gigantesques groupes comme Olamou à une multitude d’exploitants forestiers de traiter soit avec une société d’État : Sodefor soit directement avec des villageois et tout le monde était satisfait.
Mais voilà qu’un décret datant de 1995 est venu troubler la quiétude de cette filière … En effet, après 21 ans de réflexion, l’application de ce fameux décret a été effective le 9 avril, interdisant l’exportation des grumes de petit diamètre, dont le teck. Même si cette décision a pu être basée sur une bonne intention qui consistait à demander aux scieries industrielles de s’équiper pour pouvoir traiter ces petits diamètres, force est de constater qu’un drame social est à prévoir.
En effet, les industriels n’ont pas l’intention de suivre cette politique qui ne leur rapportera strictement rien. Le seul client, l’Inde, veut du teck sous forme de grumes; on refuse de lui en vendre, ils vont donc acheter ailleurs.
La société qui gère la logistique des deux parcs à bois vient de licencier 200 personnes. Toute la chaîne concerne directement 4000 personnes directes … donc environ30000 personnes indirectes (familles). Les échéances bancaires ou fiscales ne sont plus honorées ; certains seront expulsés de leurs maisons ! Un soupçon de bon sens devrait stimuler les décideurs politiques pour éviter ce qui est encore évitable !!
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