
Ezzeddine Nina Myriame est une femme entrepreneure ivoirienne dans le domaine de la vente des vêtements importés et de la restauration. Propriétaire de la boutique "Beauty'Adikt" dont la page Facebook du même nom glane plus de 60.000 abonnés, Ezzeddine est connue aussi pour ses actions caritatives. Dans cet entretien, elle se dévoile.
Madame, comment pouvez-vous présenter l'entrepreneure que
vous êtes ?
À l'État civil, je suis Ezzeddine Nina Myriame, entrepreneure depuis 2015,
dans le domaine des vêtements et la restauration. J'ai été directrice des
Ressources humaines dans une entreprise industrielle. Pendant que j'occupais ce
poste, je vendais parallèlement des vêtements...
Directrice des ressources humaines... Vous avez
démissionné ?
Non, l'entreprise a fermé. Mais sans vraiment que j'en sois personnellement
affectée, car ça m'a permis de prendre une décision que je nourrissais depuis
bien longtemps. J'ai souhaité ne plus travailler pour une personne, et vivre ma
passion. Ce ne sont pas les propositions qui ont manqué dans d'autres
entreprises. Cependant, ma passion a toujours été de bien m'habiller, et les
gens appréciaient cela, non sans m'inciter à leur proposer les mêmes vêtements
que je portais. J'ai donc commencé à vendre des vêtements à partir de la
maison. Mon domicile était une sorte de boutique virtuelle représentée par une
page Facebook, Beauty' Adikt, que j'ai créée en 2016, et sur laquelle je
publiais mes images telle une figurine, un mannequin arborant des vêtements
attrayants. Mes publications sur Internet ont fait grimper considérablement ma
clientèle. Je me suis lancée dans l'activité en y investissant toutes mes
économies, faisant venir les vêtements de la France, d'Aubervilliers, avec les
grandes marques telles que Kichic Paris, Alyra Paris, Bublee Paris. Quelques
mois après l'étape de la boutique virtuelle, je suis passée à la boutique
physique. La clientèle, sachant que mes vêtements sont importés de la France,
parlait à leur entourage de la qualité de ma vitrine. Naturellement ces clients
sont des élitistes du raffinement en termes d'habillement.
Par quelle
stratégie arrivez-vous à les captiver ?
Je fais sortir des collections qui
frappent, de belles couleurs, de belles coupes. Les mannequins sont bien
maquillés, ça présente bien, donc lorsque la collection sort, des dames
adorent.
Quels sont les vêtements que vous vendez ?
Les vêtements de femmes, puisque tout est parti de ma passion personnelle.
Que ce soit les sveltes ou les femmes de fortes corpulences, toutes les
catégories peuvent trouver pour leurs comptes chez moi. Que ce soit aussi les
vêtements pour les cérémonies et toutes sortes de sorties, les vêtements pour
bureaux et autres accessoires de femmes. Mais bientôt, je compte élargir mes
offres à d'autres profils: les enfants, les hommes.
Vous êtes aussi dans la restauration... Comment c'est
parti ?
Étant donné que je maîtrise le digital et tout ce qui est publicité, ça
commencé sur Internet. Il y a des années, j'ai commencé par de petites
commandes de bureau. Les gens ont aimé et puis j'ai pris un local que j'ai
appelé ''Express midi", situé à Abatta, carrefour Laurier 9. En plus du
local où les gens viennent se restaurer, on continue de faire la livraison des
plats dans les bureaux et à domicile. Nous faisons un travail à la chaîne.
Est-ce que c'est facile pour vous d'allier les deux
activités, restauration et boutique de vêtements ?
Oui, je ne suis pas que physiquement sur le terrain. Avec mon téléphone et
mon ordinateur, mes pages réseaux sociales que je gère moi-même, j'arrive
aisément à diriger mes entreprises. Avec la passion, il n'y a vraiment rien qui
soit compliqué.
Que retenez-vous de votre vie entrepreneuriale après plus
d'une décennie ?
Il n'y a rien de plus passionnant que de travailler pour soi. On se sent
vivre, heureux, et on a plus de liberté. Il est aussi important d'innover pour
continuer de captiver la clientèle.
Vous êtes aussi dans les actions caritatives...
Oui, c'est important d'aider les plus vulnérables et de donner du sourire à
notre prochain. Sur ce volet, j'ai été inspirée par la Première dame de Côte
d'Ivoire, Madame Dominique Ouattara qui fait beaucoup de choses en faveur des
enfants, des femmes. Je me suis approchée de son ONG Children of Africa, et
depuis, je ne cesse d'apprendre avec son équipe pour mieux m'investir
personnellement dans l'assistance aux personnes vulnérables. Car je crois que
c'est par la solidarité que nous pourrions mieux bâtir une société meilleure.
Des conseils à donner à ceux qui veulent aussi s'engager
dans l'entrepreneuriat ?
Oui, il faut être strict, il faut suivre son business du début jusqu'à la
fin. Il ne faut rien lâcher, car généralement chez les jeunes, dès que le
business commence à fructifier, ils confient la gestion à un tiers et baissent
la garde.
On ne doit pas aveuglement faire confiance aux employés. Le succès de
l'entrepreneur se garantit par la vigilance et l'amour de son entreprise.
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