
Réélu à la tête de l’Association des Formateurs Associés
de Côte d’Ivoire (ATN-CI), Kouamé Germain revient sur les acquis de son premier
mandat et dévoile ses ambitions pour les trois prochaines années. Entre
renforcement des capacités, gouvernance, partenariats stratégiques et
intégration des jeunes professionnels, le président de l’ATN-CI mise sur une
approche structurée pour hisser la formation en durabilité à un niveau d’excellence.
Monsieur Kouamé Germain, félicitations pour votre
réélection à la tête de l'ATN-CI ! Quels sont vos sentiments après ce vote de
confiance ?
Le sentiment qui m’anime après cette réélection est un mélange de joie et
de conscience accrue de la grande responsabilité qui nous attend, compte tenu
des nombreux défis à relever. C’est également une marque de confiance que mes
collègues formateurs placent en ma modeste personne.
Quel bilan pouvez-vous faire de votre première mandature
?
Le bilan de notre premier mandat est très positif. D’abord, nous avons comblé un vide en créant une association légalement constituée et enregistrée auprès des autorités compétentes. Nous avons ensuite mis en place les instances dirigeantes et lancé la présentation officielle de l’association aux autorités et partenaires. Chaque année, nous avons organisé des assemblées générales ordinaires pour faire le point sur nos actions et tracer les perspectives. Et nous venons, à la fin du premier mandat, de tenir en toute légalité l’assemblée générale élective pour renouveler les instances.
Nous avons eu des audiences importantes avec des structures telles que Rainforest Alliance, Mars West Africa et Olam Food Ingredients (OFI), et nous avons participé à des rencontres de haut niveau organisées par ces acteurs et le Conseil du Café-Cacao. Sur le plan social, nous avons également soutenu certains membres en difficulté.
Quelles sont vos priorités pour les trois prochaines
années ?
Nos priorités pour les trois prochaines
années ont été définies autour de cinq axes stratégiques qui sont : Renforcement
des capacités et professionnalisation des membres de l’association ; offre de
formation et développement de programmes innovants ; visibilité, communication et partenariats ; suivi,
évaluation et impact ; et enfin, gouvernance, bien-être des membres et
plan de financement.
Comment comptez-vous améliorer la qualité de la
formation des formateurs en Côte d'Ivoire ?
Nous allons mettre en œuvre les axes 1 et 2 de notre plan stratégique. Cela
implique la création d’un programme de formation continue sur les normes
agricoles et les techniques pédagogiques innovantes. Une fois les compétences
renforcées, nous pourrons diversifier nos thématiques de formation pour mieux
répondre aux besoins spécifiques du terrain avec des approches pédagogiques
adaptées.
« La durabilité ne doit pas être un simple mot. Elle doit
être un état d’esprit, un comportement à adopter avec des outils adaptés aux
défis actuels. »
Quels sont les défis que vous rencontrez et comment
comptez-vous les relever ?
Les défis que nous rencontrons sont de
deux ordres : internes et externes. Au niveau interne, nous sommes confrontés
à la visibilité limitée de l’association, aux ressources financières
potentiellement restreintes, au manque d’engagement des membres dans les
actions de l’association, au défaut d’approche méthodologique commune dans
l’implémentation des programmes existants. Du point de vue externe, nous
faisons face à une concurrence déloyale sur le terrain et à la difficulté d’atteindre tous
les acteurs engagés dans les programmes de certification,
Pour relever les défis interne, nous
allons prioriser les actions des cinq axes stratégiques mentionnés plus haut.
Quant aux défis externes, nous allons déployer les actions des axes
stratégiques 2, 3 et 4.
Quel message souhaitez-vous transmettre à vos membres
et partenaires ?
La durabilité doit être plus qu’un mot. C’est un état d’esprit, un comportement à adopter grâce à des outils adaptés. Ces outils existent : les normes d’agriculture durable, les bonnes pratiques de gestion, sociales, agricoles et environnementales. Notre mission est de transmettre ces savoirs aux acteurs du secteur et de les accompagner dans leur adoption. Nous devons agir avec conscience professionnelle, guidés par nos valeurs d’excellence, d’innovation, de collaboration, d’impact et de durabilité. Ces valeurs doivent orienter nos partenaires vers l’ATN-CI pour co-construire des projets adaptés aux besoins de toute la chaîne de valeur agricole.
Quelle place occupe aujourd’hui l’ATN-CI dans
l’écosystème de la formation durable en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ?
L’ATN-CI occupe une place centrale dans l’écosystème de la formation sur les programmes de certification et de durabilité. Nous sommes la seule organisation reconnue par Rainforest Alliance pour dispenser des formations sur sa norme d’agriculture durable. Le Conseil du Café-Cacao nous a confié le projet pilote d’implémentation de la norme nationale ARS 1000 pour un cacao durable. Nos membres interviennent également dans des programmes internes de durabilité en Côte d’Ivoire, au Togo, au Cameroun, et ailleurs.
Envisagez-vous des partenariats stratégiques,
notamment avec les institutions publiques ou les organisations internationales
?
Oui, l’axe 3 de notre plan stratégique 2025-2028 est consacré aux
partenariats. Quatre actions sont prévues pour nouer des partenariats avec des
institutions publiques, privées et des organisations internationales qui
partagent nos objectifs de durabilité.
Comment l’ATN-CI entend-elle intégrer les jeunes
professionnels ou nouveaux formateurs dans ses actions ?
Pour intégrer les jeunes professionnels
ou de nouveaux formateurs dans ses actions et programmes, l’un des objectifs
que s’est fixée l’ATN CI au niveau de l’Axe stratégique 3 (visibilité,
communication et partenariats), est d’accroître la visibilité de l’association
et de ses activités. Pour atteindre cet objectif, l’ATN CI a prévu une série d’action
telle que : instaurer une journée nationale tournante de la durabilité
avec des caravanes, des concours et des récompenses ; créer un site web
professionnel et des profils sur les réseaux sociaux pertinents pour partager
les activités conduites par les membres sur le terrain ; participer à des
événements clés pour présenter l’association et ses activités (salons
agricoles, chaînes télé sur des programmes de durabilité) ; réaliser des
projets sociaux et environnementaux (soutenir des écoles en tables bancs, en
cantine scolaire, foyer d’hébergement, énergie propre, reboisement, …).
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