
Tidjane Thiam, nouveau président du principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire, appelle à une élection présidentielle “inclusive, transparente et crédible”. Pour lui, il est temps que le pays prouve sa maturité politique en arrêtant d’écarter des candidats.
Dans un entretien à l’AFP à Bruxelles, il a déclaré :
“La Côte d’Ivoire doit montrer qu’elle peut organiser une alternance pacifique, comme l’ont fait le Sénégal ou le Ghana.”
Mais Thiam lui-même est actuellement inaptes à se présenter à la présidentielle prévue le 25 octobre. Un flou juridique autour de sa nationalité ivoirienne l’empêche d’être candidat.
Une candidature bloquée
Élu mercredi à la tête du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), il a dû démissionner puis se représenter à cause d’un recours judiciaire mettant en doute sa nationalité.
En cause : une loi de 1961, jamais appliquée jusqu’ici, selon laquelle obtenir une autre nationalité ferait perdre automatiquement la nationalité ivoirienne. Tidjane Thiam a été naturalisé français en 1987.
“Cette loi n’a jamais été utilisée en 64 ans. C’est injuste de s’en servir aujourd’hui pour m’écarter”, déplore-t-il.
Pour lui, il s’agit d’une tentative de l’empêcher de se présenter.
“Il faut tirer les leçons du passé”
Le gouvernement affirme que la justice agit de manière indépendante. Mais Thiam met en garde :
“Les débats sur l’identité ont déjà plongé le pays dans des crises graves. Il est temps d’agir avec raison.”
Actuellement à Bruxelles, il participe à une manifestation d’opposants ivoiriens. Il n’envisage pas de retour immédiat au pays :
“On attend toujours un certificat de nationalité demandé au ministère de la Justice il y a dix jours. Sans papiers valides, je ne peux pas voyager.”
Une situation floue
Selon lui, même son statut reste incertain.
“On m’a dit que j’étais de nouveau Ivoirien, mais certains disent que c’est frauduleux. Rien n’est clair.”
Un projet pour l’avenir
Âgé de 62 ans, ancien ministre et banquier international, Tidjane Thiam veut “redresser” la Côte d’Ivoire.
“Notre pays est plus riche que le Sénégal, mais les Ivoiriens vivent en moyenne 9 ans de moins. Après 15 ans de régime Ouattara, ce n’est pas un succès.”
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