Présidentielle 2020 : Le pouvoir Ouattara va "tuer" Affi N’guessan déjà affaibli

Les rapports entre le pouvoir et les différents groupes opposés du Front Populaire Ivoirien imposent cette analyse. « L’ennemi de mon ennemi est un ami ». Cet adage colle parfaitement au changement d’attitude du pouvoir Ouattara à l’égard des ‘’Gbagbo ou rien’’, les caciques du FPI amenés par Abou Drahamane Sangaré farouchement opposés à Affi N’guessan. Hier, ces derniers étaient combattus, brimés, maltraités, interdits de manifestations.Tandis qu’entre Affi et le pouvoir Ouattara, c’était presqu’une idylle. 

Affi et son groupe avaient pion sur rue. « La justice de Ouattara » accédait à toutes leurs plaintes contre leurs camarades « rebelles ». Affi N’guessan gagnait tous les procès qu’il intentait contre Sangaré et son clan. Affi accompagnera Ouattara à l’élection 2015. Le Lion de Moronou, promis par certains comme le futur président de la République en Côte d’Ivoire, tâtait le terrain pour mesurer sa force sans le soutien Gbagbo, en attendant son jour. Etant persuadé qu’il ne pouvait pas gagner devant Ouattara à la présidentielle passée.

Mais plus d’un an après cette présidentielle, et à trois ans de prochaine présidentielle la position du pouvoir vis-à-vis d’Affi N’guessan change. On note de plus en plus un rapprochement de Ouattara avec les opposants internes d’Affi, pour ne pas dire ses ennemis. Sangaré et le « FPI de Gbagbo » peuvent mener librement des activités sécurisées par les forces de l’ordre. Sangaré, président par intérim du FPI bis, en l’absence de Laurent, peut même recevoir des honneurs militaires.

Le pouvoir Ouattara mettra le comble à leur « affection » pour les « Gbagbo ou rien » à l’occasion de la fête de la Liberté célébrée à Akouré. Ouattara a désavoué son désormais ancien partenaire Affi qui n’a pas manqué de crié à une volonté du président ivoirien de détruire le FPI. Affi a même indiqué que ses opposants ont bénéficié du soutien du pouvoir pour l’organisation de l’évènement.

Et si ce revirement de situation était une stratégie du régime ivoirien pour détruire un candidat qui pourrait être un adversaire sérieux à la présidentielle 2020 ? Vu que pour beaucoup, les chances du RDR de gagner ces élections sont faibles, face un PDCI qui veut présenter un candidat. Tout porte à croire que oui.

Maintenir la division au sein du FPI ne peut faire que le lit des partis de la coalition au pouvoir. Même si le camp Sangaré pense participer à ces élections, ça ne sera visiblement pas avec Laurent Gbagbo, dont la libération reste compromise avant cette date, comme candidat. Pour le RDR, il n’y a donc pas à s’alarmer. Affi par contre peut constituer une menace. Et la meilleure façon de lui nuire, c’est bien évidemment de l’affaiblir davantage au sein de la famille Gbagbo.